LaqualitĂ© des eaux de baignade dans les plages nationales ont enregistrĂ© un lĂ©ger recul au titre de la saison 2011/2012, avec 90,26% de stations de surveillance dĂ©clarĂ©es conformes aux exigences rĂ©glementaires pour la baignade contre 94,48% la saison prĂ©cĂ©dente, selon le rapport national 2011/2012 sur la surveillance des eaux de baignade. Bandeannonce de l'Ă©mission "Des Racines et Des Ailes : De l'Atlantique Ă  la MĂ©diterranĂ©e" rediffusĂ©e le 14/06/2017.Retrouvez "Des Racines et Des Ailes" sur Notresite Web est le meilleur qui vous offre CodyCross DĂ©troit rĂ©unissant l’Atlantique Ă  la MĂ©diterranĂ©e rĂ©ponses et quelques informations supplĂ©mentaires comme des solutions et des astuces. En plus de CodyCross, le dĂ©veloppeur Fanatee Inc a créé d’autres jeux incroyables. CodyCross PlanĂšte Terre Groupe 8 Grille 5 LACONVENTION DE BARCELONE. 155. tocoles, la Convention elle-mĂȘme se contente d'en Ă©noncer les principes. Par contre, il n'existe que des dĂ©clarations de principe, insĂ©rĂ©es dans la Convention en ce qui concerne la pollution par les navires (art. 6), la pollution rĂ©sultant de l'exploration et l'exploitation du plateau continental, du fond de la mer et de son sous-sol (art. Longuede 3 800 kilomĂštres, elle occupe 2,5 millions de km 2, soit 1/35 e de l’Atlantique. Sa largeur varie, de 1 700 km entre Trieste et la Libye Ă  138 km entre la Sicile et la Tunisie et 13 km entre le Maroc et l’Espagne. D’une profondeur moyenne de 1 500 mĂštres, elle est divisĂ©e en deux bassins, oriental et occidental, sĂ©parĂ©s par le dĂ©troit situĂ© entre la Sicile et la Laprise en compte de ces quatre enjeux pourrait donc nourrir les rĂ©flexions des États membres en dessinant les contours d'un avenir dans lequel l'Union europĂ©enne serait un pourvoyeur majeur d'une sĂ»retĂ© maritime globale, aux procĂ©dures plus efficaces et qui regarde dĂ©sormais davantage vers de nouvelles zones maritimes d'intĂ©rĂȘt, bien au-delĂ  de ses 79sX. Rappel de la vision et des objectifs stratĂ©giques La stratĂ©gie de façade maritime MĂ©diterranĂ©e repose sur une vision Ă  2030 fondĂ©e sur une exigence celle de l’atteinte et du maintien du bon Ă©tat Ă©cologique et la prĂ©servation d’un littoral attractif ; un projet une Ă©conomie bleue durable et productive ; un levier une transition Ă©cologique pour la mer et le littoral effective. Les 53 objectifs environnementaux et les 62 objectifs sociaux-Ă©conomiques adoptĂ©s concilient, dans le souci d’une dĂ©marche intĂ©grĂ©e, le dĂ©veloppement Ă©conomique des activitĂ©s maritimes et le respect du milieu marin ex soutien Ă  la mise en place de zones de mouillages organisĂ©s et la mise en place de services auprĂšs des plaisanciers. Lien entre les actions existantes et les nouvelles Le lien entre les actions existantes et les actions nouvelles Ă©tait primordial pour assurer une cohĂ©rence et une continuitĂ© des politiques publiques. Ainsi, de novembre 2019 Ă  fĂ©vrier 2020, il a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© Ă  l’analyse de la suffisance des mesures mises en Ɠuvre sur le volet environnemental, notamment au travers du Plan d’action pour le milieu marin. Par ailleurs, un recensement des actions socio-Ă©conomiques mises en Ɠuvre par les acteurs de la façade MĂ©diterranĂ©e a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, notamment grĂące Ă  la participation des collectivitĂ©s rĂ©gionales cet exercice Ă©tait inĂ©dit Ă  cette Ă©chelle. Ce recensement et cette analyse de la suffisance des actions existantes ont Ă©tĂ© dĂ©terminants dans le processus d’élaboration des volets opĂ©rationnels des documents stratĂ©giques de façade. Ils ont permis de justifier le maintien ou non d’action en face d’un objectif stratĂ©gique il a parfois Ă©tĂ© considĂ©rĂ© que les actions existantes suffisaient pour atteindre un objectif dĂ©fini et de rĂ©flĂ©chir Ă  de nouvelles actions. Ce travail est une garantie du caractĂšre opĂ©rationnel et rationnel du plan d’action, dĂšs lors que chacune de ces actions est vĂ©cue comme une nĂ©cessitĂ©. Aujourd’hui, chacune des actions du document comprend des Ă©lĂ©ments de contextualisation permettant d’expliciter prĂ©cisĂ©ment ce lien entre actions existantes et nouvelles. Les thĂ©matiques » retenues Ă  l’échelle de la façade Six chapitres, six problĂ©matiques, six univers » diffĂ©rents oĂč agir Le plan d’action se dĂ©cline en six chapitres, six problĂ©matiques distinctes, cohĂ©rentes, qui se justifient par leur approche territoriale, au sein des zones de vocation dĂ©finies dans la stratĂ©gie de façade maritime. La diversitĂ© d’acteurs, d’univers, d’enjeux, les temporalitĂ©s et les modalitĂ©s d’actions sont si hĂ©tĂ©rogĂšnes que les rĂ©sumer leur fait perdre leur matiĂšre. Pour autant, la feuille de route, dĂ©crite ci-dessous, sans ĂȘtre exhaustive, permet une approche dynamique synthĂ©tique, qui traduit la mobilisation d’une façade entiĂšre sur une politique maritime intĂ©grĂ©e. Chapitre 1 – Littoral Il prĂ©sente les actions qui s’exerceront principalement dans les zones de vocation littorales, c’est-Ă -dire majoritairement situĂ©es dans la bande des 3 milles et lieux d’intense concentration d’activitĂ©s et d’enjeux majeurs. Les actions concernent Ă  la fois la gestion durable des activitĂ©s anthropiques cĂŽtiĂšres, la comprĂ©hension de leurs impacts cumulĂ©s et la rĂ©duction de leurs pressions. Elles s’attachent Ă©galement Ă  anticiper l’évolution structurelle des activitĂ©s anthropiques qui ont un lien direct avec les politiques publiques des territoires littoraux, notamment les Ă©nergies marines renouvelables pour l’autonomie Ă©nergĂ©tique, l’atteinte zĂ©ro artificialisation nette », mais aussi l’accessibilitĂ©, l’écotourisme et l’amĂ©lioration de la qualitĂ© de l’air. Introduction du plan d'action façade Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 2 – Ressources halieutiques et aquaculture Les actions prĂ©sentĂ©es concernent d’une part la rĂ©duction des impacts de la pĂȘche professionnelle, de la pĂȘche rĂ©crĂ©ative et de l’aquaculture notamment par l’amĂ©lioration des connaissances des stocks, la sensibilisation et la formation, et une volontĂ© de rĂ©duction forte des captures accidentelles. La deuxiĂšme partie du chapitre rassemble les actions dĂ©diĂ©es Ă  un accompagnement fort de la filiĂšre, notamment en termes de recherche et d’innovation, mais aussi d’implantation Ă©conomique territoriale et de meilleure visibilitĂ© pour les populations locales. Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 3 – Espaces et espĂšces emblĂ©matiques Ce chapitre se concentre notamment sur des espĂšces non commerciales particuliĂšrement vulnĂ©rables et qui reprĂ©sentent pour certaines de nouveaux enjeux du Document stratĂ©gique de façade par rapport au Plan d’action pour le milieu marin notamment, Ă©lasmobranches et tortues marines. Il se consacre Ă©galement Ă  mettre en valeur les actions innovantes que portera le DSF MĂ©diterranĂ©e sur les paysages littoraux et sous-marins, ainsi que le patrimoine archĂ©ologique. Chap_espece Document PDF Ko Chap_espece Document PDF Ko Chapitre 4 – Univers portuaire et industriel Les actions portent sur l’amĂ©lioration de la structuration des filiĂšres des industries navales et nautiques notamment dans leur lien avec les appels Ă  projets et Ă  manifestation d’intĂ©rĂȘt nationaux et europĂ©ens pour faire de la façade MĂ©diterranĂ©enne une vitrine de l’excellence et de l’innovation, en matiĂšre de numĂ©rique et d’écoconception. Les actions relatives aux ports sont majeures car elles garantiront la rĂ©duction Ă  termes des pollutions et nuisances par le dĂ©veloppement de l’électrification des navires et des gaz Ă  faible Ă©mission. Elles s’attacheront Ă©galement Ă  renforcer le lien du port avec le citoyen et la ville pour valoriser cet Ă©lĂ©ment structurant de l’urbanisation du littoral. Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 5 – Éduquer, sensibiliser Les mĂ©tiers maritimes peuvent souffrir d’un manque d’attractivitĂ© et de visibilitĂ© les actions prĂ©sentĂ©es dans ce chapitre ont pour objet de monter une gouvernance de façade opĂ©rationnelle, de porter des actions de communication coordonnĂ©es et efficaces, de crĂ©er des passerelles entre les mĂ©tiers pour renforcer leur visibilitĂ© auprĂšs des jeunes. Une deuxiĂšme partie prĂ©sente les actions de sensibilisation et d’éducation Ă  l’environnement, pour tout Ăąge, que la MĂ©diterranĂ©e porte tout particuliĂšrement depuis le premier cycle du PAMM et qui visent Ă  gagner Ă©galement en coordination et efficacitĂ©, par des supports innovants et des partenariats particuliers. Document PDF Ko Chapitre 6 – DĂ©chets Ce chapitre rassemble les actions dĂ©diĂ©es Ă  la rĂ©duction des dĂ©chets, Ă  leur collecte et Ă  leur valorisation dans chacune des filiĂšres et des sources de production connues Ă  l’échelle de la façade et du bassin versant. C Document PDF Ko C Document PDF Ko Annexes Annexe_1_Tableau_de_synthese des actions_façade Document PDF Ko Annexe_2_Liste des actions_zones_1_a_15-2_façade Document PDF Ko Annexe_2_Liste des actions par zone_16_a_30-2_façade Document PDF Ko Annexe_3_derogations_façade Document PDF Ko Annexe_4_Glossaire du plan d'action_façade Document PDF Ko Annexe_5_Liste_des_acronymes du plan d'action_façade Document PDF Ko Le dĂ©troit de Gibraltar est le seul lien naturel entre l'ocĂ©an Atlantique et la MĂ©diterranĂ©e et l'une des voies navigables les plus frĂ©quentĂ©es du monde. Le dĂ©troit est aussi un point de rencontre pour les amoureux de la nature, d'oĂč l'on peut observer des baleines, des dauphins et des oiseaux migrateurs. Le dĂ©troit de Gibraltar - Origine et importance pour la nature Straße von Gibraltar mit Richtung des Schiffsverkehrs Le dĂ©troit de Gibraltar relie l'Atlantique et la MĂ©diterranĂ©e, il mesure environ 60 kilomĂštres de long et entre 14 et 44 kilomĂštres de large. Le dĂ©troit de Gibraltar est le seul lien naturel entre l'ocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e et l'une des voies navigables les plus frĂ©quentĂ©es du monde. environs 300 navires traversent le dĂ©troit en 24 heures, soit un navire toutes les 5 minutes. En raison des courants d'eau spĂ©cifique, la nourriture est trĂšs bonne, ce qui attire mĂȘme les baleines et les dauphins. Ici, dans le sud de l'Espagne, vous avez l'occasion d'observer les mammifĂšres marins fascinants en compagnie de firmm. Le point le plus Ă©troit du dĂ©troit est prĂšs de Tarifa, la ville la plus mĂ©ridionale du continent europĂ©en. Il n'y a que 14 kilomĂštres jusqu'Ă  la montagne Jbel Musa au Maroc, Afrique. De nombreux oiseaux migrateurs traversent le dĂ©troit lors de leurs voyages entre l'Europe et l'Afrique. Un aperçu du prĂ©histoire Carte en relief du bassin mĂ©diterranĂ©en avec les rĂ©gions limitrophesRoger Pibernat sous la direction de Daniel Garcia-Castellanos Le bassin mĂ©diterranĂ©en actuel est un vestige de la mer de TĂ©thys, qui a pris naissance il y a environ 250 millions d'annĂ©es et a progressivement disparu en raison du dĂ©placement des plaques continentales. Lorsque la plaque africaine est entrĂ©e en collision avec le Proche-Orient il y a 15 millions d'annĂ©es, la connexion avec l'ocĂ©an Indien a d'abord Ă©tĂ© coupĂ©e. Il y a environ 6 millions d'annĂ©es, la liaison avec l'Atlantique Ă©tait Ă©galement fermĂ©e - on l'appelle la Rue BĂ©tique et elle Ă©tait lĂ  oĂč se trouve l'actuelle Malaga. Cette dĂ©rive des plaques continentales est d'ailleurs responsable de l'origine des CordillĂšres BĂ©tiques, une chaĂźne de montagnes dont fait partie la Sierra Nevada. Il y a environ 6 millions d'annĂ©es, la mer MĂ©diterranĂ©e s'Ă©tait assĂ©chĂ©e. La MĂ©diterranĂ©e Ă©tait complĂštement sĂ©parĂ©e de l'ocĂ©an et elle s'Ă©tait assĂ©chĂ©e avec le temps probablement sur plusieurs dizaines de milliers d'annĂ©es pour devenir un gigantesque dĂ©sert de sel. Aux endroits les plus profonds, des roches sĂ©dimentaires se sont dĂ©posĂ©s, contenant des sels restant aprĂšs l'Ă©vaporation. Cette Ă©poque est appelĂ©e la crise de salinitĂ© messinienne. A cette Ă©poque, le dĂ©troit de Gibraltar appartenait Ă  une chaĂźne de montagnes sans lien avec la mer - jusqu'Ă  il y a environ 5,3 millions d'annĂ©es, le pont terrestre entre l'Europe et l'Afrique se baissait lĂ©gĂšrement. L'eau est ensuite retournĂ©e dans le bassin mĂ©diterranĂ©en au dĂ©troit actuel de Gibraltar. Pendant plusieurs millĂ©naires, ce n'Ă©tait qu'une petite quantitĂ©. Mais l'eau s'est creusĂ©e de plus en plus profondĂ©ment dans le col terrestre et, avec le temps, des masses d'eau de plus en plus grandes se sont infiltrĂ©es, jusqu'Ă  ce que le niveau de l'eau de la MĂ©diterranĂ©e monte Ă  la fin, probablement jusqu'Ă  10 mĂštres par jour. Le dĂ©troit de Gibraltar aujourd'hui Sans le dĂ©troit de Gibraltar, cette connexion avec l'Atlantique, le niveau da la MĂ©diterranĂ©e se baisserait de 1,5 mĂštre chaque annĂ©e parce que les fleuves et les pluies ne peuvent pas compenser la perte d'eau par Ă©vaporation dans cette rĂ©gion chaude et sĂšche de la planĂšte. Environ 1 million de mĂštres cubes d'eau entrent par le dĂ©troit en direction de la MĂ©diterranĂ©e chaque seconde, ce qui correspond Ă  un cube d'eau de 100 mĂštres. Il s'agit d'un courant d'eau fraĂźche Ă  la surface du dĂ©troit. En raison de sa forte teneur en sel, l'eau de la MĂ©diterranĂ©e est plus lourde et se baisse dans le bassin mĂ©diterranĂ©en, repoussant les eaux profondes dans l'Atlantique. Dans les Ă©lĂ©vations et les dĂ©pressions du seuil de Gibraltar dans la zone du dĂ©troit, des turbulences se produisent, qui transportent de nombreux nutriments des profondeurs vers la surface. L'eau riche en nutriments et la lumiĂšre favorisent la formation de plancton vĂ©gĂ©tal phytoplancton - une condition prĂ©alable Ă  un approvisionnement alimentaire important. Les baleines et les dauphins en profitent Ă©galement. Il n'est donc pas surprenant que nous puissions rĂ©guliĂšrement observer sept espĂšces de baleines et de dauphins dans le dĂ©troit malgrĂ© le grand trafic qui produit un bruit Ă©norme. Limite de vitesse pour le dĂ©troit de Gibraltar Pour protĂ©ger les mammifĂšres marins, le ministĂšre espagnol de l'Environnement a fixĂ© une limite de vitesse de 13 nƓuds 24 km/h dans le dĂ©troit en fĂ©vrier 2007. firmm a Ă©tĂ© impliquĂ© de maniĂšre signifiante dans la dĂ©cision Nos annĂ©es de recherche ont contribuĂ© Ă  ce que ce sujet soit abordĂ©. Le dĂ©troit dans la mythologie Le Rocher de Gibraltar et le Mont Jbel Musa la montagne MoĂŻse au Maroc sont aussi connus comme les Piliers d'Hercule. Selon la mythologie grecque, Hercule a traversĂ© le mont Atlas pour voler le troupeau de bĂ©tail de GĂ©ryon. Cependant, avec sa force surhumaine, il perça la montagne au milieu et crĂ©a ainsi le dĂ©troit de Gibraltar. A la sortie de la MĂ©diterranĂ©e, il marque la fin du monde avec l'inscription "non plus ultra pas au-delĂ . Les piliers d'Hercule, y compris l'inscription, se sont retrouvĂ©s dans les armoiries espagnoles sous Charles Ier Ă©galement empereur allemand Charles V. Mais comme l'AmĂ©rique avait dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©couverte, la devise a Ă©tĂ© changĂ©e pour PLUS ULTRA au-delĂ . Les colonnes et l'inscription dĂ©corent d'ailleurs aussi les armoiries nationales actuelles de l'Espagne. Vous pouvez utiliser cette photo libre de droits "DĂ©troit de Gibraltar un navire au loin et la cĂŽte marocaine dans les eaux qui relient l'Espagne au Maroc, le tronçon de mer qui relie l'ocĂ©an Atlantique Ă  la mer MĂ©diterranĂ©e" Ă  des fins personnelles et commerciales conformĂ©ment Ă  la licence Standard ou Étendue. La licence Standard couvre la plupart des cas d’utilisation, comprenant la publicitĂ©, les conceptions d’interface utilisateur et l’emballage de produits, et permet jusqu’à 500 000 copies imprimĂ©es. 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AssemblĂ©e nationale 3578, 3620 SOMMAIRE ___ Pages INTRODUCTION 5I. UN DÉMARCHE DE COHÉRENCE ET DE CONSÉQUENCE 7A. L’ABOUTISSEMENT D’UN RETOUR ENGAGÉ DÈS 1995 7 B. TROIS ÉLÉMENTS SUPPLÉMENTAIRES À PRENDRE EN COMPTE 9 1. La simplicitĂ© administrative et la sĂ©curitĂ© juridique 9 2. L’influence française 10 3. L’absence d’incidence et ainsi d’inflexion sur notre positionnement vis-Ă -vis de l’OTAN 11 4. Une nĂ©gociation sans difficultĂ© 12 II. UN ACCORD TECHNIQUE CLASSIQUE, QUI NE SOULÈVE AUCUNE DIFFICULTÉ 13A. LE CHAMP D’APPLICATION LES QUARTIERS GÉNÉRAUX MILITAIRES INTERALLIÉS, LEURS PERSONNELS ET LEURS PERSONNES À CHARGE 131. Les structures civiles et militaires de l’OTAN et leurs statuts 13a. Les structures de l’OTAN 13 b. La convention de Londres de 1951 SOFA OTAN sur le stationnement des forces armĂ©es 14 c. La convention d’Ottawa de 1951 sur le statut de l’OTAN 15 2. Le protocole de Paris un texte spĂ©cifique aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux 15a. Une mise en Ɠuvre, avec des adaptations, de la convention SOFA OTAN 15 b. Son champ d’application les quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux, ainsi que leurs personnels civils et militaires 15 B. DES DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES, FISCALES ET TECHNIQUES 161. Le statut des quartiers gĂ©nĂ©raux 16 2. La couverture juridique des personnes civils et militaires, et de leurs ayant droits 17 3. Le rĂšglement des diffĂ©rends et les dispositions finales 18 C. UNE RATIFICATION NÉCESSAIREMENT PAR VOIE LÉGISLATIVE 19 D. UNE APPLICATION ÉVENTUELLE À CERTAINS QUARTIERS GÉNÉRAUX ET CERTAINES STRUCTURES EN FRANCE, MAIS APRÈS UNE DÉCISION EXPLICITE AU CAS PAR CAS 20 EXAMEN EN COMMISSION 23 ANNEXE N° 1 LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES 25 ANNEXE TEXTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES 27 INTRODUCTION Mesdames, Messieurs, La rĂ©intĂ©gration par la France de la structure du commandement intĂ©grĂ© de l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique OTAN, en 2009, conduit naturellement Ă  se poser la question de la ratification du protocole de Paris du 28 aoĂ»t 1952 sur le statut des quartiers militaires internationaux créés en vertu du traitĂ© de Washington du 4 avril 1949 donnant naissance Ă  l’Alliance atlantique. Ce protocole a Ă©tĂ© une premiĂšre fois ratifiĂ© par la France, le 20 janvier 1955, alors que notre pays, membre fondateur de l’Alliance, accueillait non seulement le siĂšge de l’OTAN, mais aussi le Grand quartier gĂ©nĂ©ral des puissances alliĂ©es en Europe GQGPAE ou SHAPE en anglais, Ă  Rocquencourt. À l’AssemblĂ©e nationale, le rapporteur en Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Pierre Billotte. Ce protocole a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© le 30 mars 1966, avec effet au 31 mars 1967, lorsque la France a dĂ©cidĂ©, dans les circonstances historiques que nous connaissons, de quitter la structure de commandement intĂ©grĂ©e. A alors eu lieu le transfert du SHAPE en Belgique, Ă  Mons, oĂč il est toujours Ă©tabli. Cinquante ans aprĂšs, la dĂ©marche inverse s’impose. D’une part, la rĂ©intĂ©gration opĂ©rĂ©e Ă  partir de 2009 a donnĂ© des rĂ©sultats positifs. Sa pertinence a Ă©tĂ© confirmĂ©e dĂšs 2012 par le rapport pour le PrĂ©sident de la RĂ©publique française sur les consĂ©quences du retour de la France dans le commandement intĂ©grĂ© de l’OTAN, sur l’avenir de la relation transatlantique et les perspectives de l’Europe de la dĂ©fense » Ă©tabli par M. Hubert VĂ©drine, ancien ministre des affaires Ă©trangĂšres. Ensuite, le protocole est un texte trĂšs technique, de consĂ©quence, dont les dispositions de type accord de siĂšge d’une organisation internationale » ne soulĂšvent pas de difficultĂ©. Il dĂ©finit le cadre juridique du stationnement des quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s et accorde une couverture juridique administrative, douaniĂšre et fiscale Ă  leurs personnels militaires et civils, ainsi qu’à leurs ayant droits. Il complĂšte et prĂ©cise la convention de Londres du 19 juin 1951 entre les États parties au TraitĂ© de l’Atlantique Nord sur le statut de leurs forces, dite SOFA OTAN Status Of Force Agreement, sur le statut des forces armĂ©es d’un pays membre de l’Alliance lorsqu’elles sont dĂ©ployĂ©es sur le territoire d’un autre État membre. Cette convention n’a jamais Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par la France. De plus, il n’implique aucune inflexion ni aucun inflĂ©chissement de notre position au sein de l’OTAN. Sa ratification ouvre Ă  l’opposĂ© la perspective d’une valorisation sur notre territoire des quartiers gĂ©nĂ©raux et structures militaires françaises certifiĂ©s par l’OTAN et ouverts Ă  la multi-nationalitĂ©. Enfin, Ă  quelques mois du prochain sommet de l’OTAN, qui aura lieu les 8 et 9 juillet 2016 Ă  Varsovie, la France, qui est l’un des trĂšs rares membres de l’Alliance Ă  avoir une capacitĂ© militaire opĂ©rationnelle de premier plan, ne peut que gagner Ă  conforter son influence au sein de l’Alliance en montrant qu’elle est prĂȘte, si nĂ©cessaire, Ă  dĂ©velopper ses quartiers gĂ©nĂ©raux en accueillant sur son sol des personnels des armĂ©es alliĂ©es dans les mĂȘmes conditions que les autres États. Au surplus, il faut toujours le rappeler, l’Alliance atlantique est une alliance dĂ©fensive fondĂ©e sur le principe de l’assistance mutuelle en cas d’attaque armĂ©e contre un de ses membres, comme le prĂ©voit l’article 5 du traitĂ© de 1949, selon le principe tous pour un, un pour tous ». C’est dans cette perspective que le prĂ©sent projet de loi visant Ă  autoriser l’accession de la France au protocole de Paris, a Ă©tĂ© adoptĂ© par le SĂ©nat, Ă  l’issue d’un dĂ©bat en sĂ©ance publique, le 15 mars dernier, sur le rapport de M. Jacques Gautier, sĂ©nateur, vice-prĂ©sident de la dĂ©lĂ©gation française Ă  l’AssemblĂ©e parlementaire de l’OTAN, et qu’il revient Ă  l’AssemblĂ©e de faire de mĂȘme, sans rĂ©serve. I. UN DÉMARCHE DE COHÉRENCE ET DE CONSÉQUENCEA. L’ABOUTISSEMENT D’UN RETOUR ENGAGÉ DÈS 1995L’Alliance atlantique a Ă©tĂ© créée le 4 avril 1949 par le TraitĂ© de Washington. C’est un traitĂ© d’assistance mutuelle en cas d’agression contre l’un de ses membres. Son article 5 dĂ©finit les termes et conditions de cet engagement de dĂ©fense collective. Son dispositif est le suivant Les parties conviennent qu’une attaque armĂ©e contre l’une ou plusieurs d’entre elles survenant en Europe ou en AmĂ©rique du Nord sera considĂ©rĂ©e comme une attaque dirigĂ©e contre toutes les parties, et en consĂ©quence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune d’elles, dans l’exercice du droit de lĂ©gitime dĂ©fense, individuelle ou collective, reconnu par l’article 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquĂ©es en prenant aussitĂŽt, individuellement et d’accord avec les autres parties, telle action qu’elle jugera nĂ©cessaire, y compris l’emploi de la force armĂ©e, pour rĂ©tablir et assurer la sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion de l’Atlantique Nord ». Pour la France, l’Alliance atlantique a Ă©tĂ© la rĂ©ponse Ă  sa demande, dĂšs 1945, d’une garantie amĂ©ricaine dont le dĂ©faut dans l’Entre-deux-guerres est l’une des origines du dĂ©sastre de 1940. Elle en est l’un des membres fondateurs. Rapidement, en avril 1951, a Ă©tĂ© mise en place l’Organisation du traitĂ© de l’Atlantique Nord, l’OTAN. Notre pays a accueilli son siĂšge, au Palais de Chaillot, puis Ă  Dauphine, et la structure de commandement militaire, le Grand quartier gĂ©nĂ©ral des puissances alliĂ©es en Europe GQGPAE ou Supreme Headquarters Allied Powers Europe - SHAPE en anglais, d’abord Ă  l’hĂŽtel Astoria Ă  Paris, puis Ă  Rocquencourt. Le premier commandant suprĂȘme alliĂ© Supreme Allied Commander Europe – SACEUR a Ă©tĂ© le gĂ©nĂ©ral Dwight D. Eisenhower. En 1966, la France se retire du commandement militaire intĂ©grĂ©, aprĂšs avoir retirĂ© la flotte de la MĂ©diterranĂ©e dĂšs 1959, et celle de l’Atlantique en 1962. Comme l’observe M. Hubert VĂ©drine dans son rapport sur Les consĂ©quences du retour de la France dans le commandement militaire intĂ©grĂ© de l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord OTAN, l’avenir de la relation transatlantique et les perspectives de l’Europe de la DĂ©fense », remis au PrĂ©sident de la RĂ©publique le 14 novembre 2012, c’est Ă  la suite de la fin de non-recevoir Ă  la demande de la France, en 1958, d’un directoire Ă  trois et d’une approche mondiale de la sĂ©curitĂ©, et c’est le moment oĂč le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, PrĂ©sident de la RĂ©publique, fait le choix d’une stratĂ©gie nuclĂ©aire de stricte dissuasion ». Le siĂšge de l’OTAN dĂ©mĂ©nage alors en Belgique, Ă  Evere, et le SHAPE aussi, Ă  Mons, oĂč il se trouve toujours. Devenu sans objet, le protocole de Paris est dĂ©noncĂ© le 30 mars 1966 avec effet au 31 mars 1967. Pour autant, la France reste membre de l’Alliance et, dĂšs 1967, l’accord Ailleret-Lemnitzer, conclu entre le chef d’état-major des armĂ©es et le SACEUR, prĂ©voit une sĂ©rie de missions françaises de coordination auprĂšs des principaux Ă©tats-majors rĂ©gionaux de l’Alliance. À partir des annĂ©es 1990, s’engage le rapprochement de la France avec le commandement intĂ©grĂ©, d’abord sous la prĂ©sidence de François Mitterrand. Puis, Ă  partir de 1995, M. Jacques Chirac Ă©tant PrĂ©sident de la RĂ©publique, les ministres de la dĂ©fense participent aux rĂ©unions ministĂ©rielles de l’OTAN, les chefs d’état-major français prennent part aux rĂ©unions avec leurs homologues des pays AlliĂ©s, et le reprĂ©sentant militaire français auprĂšs de l’OTAN siĂšge au comitĂ© militaire. Des officiers français servent par ailleurs dĂšs cette date au quartier gĂ©nĂ©ral des forces alliĂ©es en Europe SHAPE, dans les Ă©tats-majors de niveau opĂ©rationnel et dans certains organismes du commandement pour la Transformation Allied Command Transformation – ACT, aprĂšs sa crĂ©ation en 2003. Enfin, en juin 2008, la pleine participation aux structures du commandement intĂ©grĂ©e est annoncĂ©e par le PrĂ©sident de la RĂ©publique, M. Nicolas Sarkozy, au cours des dĂ©bats sur le Livre blanc sur la dĂ©fense nationale, avec deux objectifs d’une part, accroĂźtre notre prĂ©sence et notre influence dans l’Alliance ; d’autre part, faciliter la relance de l’Europe de la dĂ©fense, en levant toute ambiguĂŻtĂ© sur une Ă©ventuelle concurrence entre les deux organisations. Cette dĂ©cision a fait l’objet d’un vote positif Ă  l’AssemblĂ©e nationale en mars 2009, sur la dĂ©claration de politique Ă©trangĂšre du Gouvernement au titre de l’article 49-1 de la Constitution. La France annonce officiellement sa pleine participation aux structures militaires de l’OTAN lors du Sommet de Strasbourg-Kehl les 3 et 4 avril 2009. Ce retour a cependant Ă©tĂ© assorti de deux conditions pour permettre Ă  la France de prĂ©server sa libertĂ© d’apprĂ©ciation pour contribuer ou non aux opĂ©rations de l’OTAN et pour qu’aucune force française ne soit placĂ©e en permanence sous un commandement de l’OTAN en temps de paix. Ainsi, pour les forces armĂ©es françaises, le commandement opĂ©rationnel est toujours exercĂ© par le chef d’état-major des armĂ©es. C’est lui qui fixe le cadre des missions donnĂ©es aux armĂ©es. Seul le contrĂŽle opĂ©rationnel peut ĂȘtre donnĂ© au SACEUR ou Ă  ses autoritĂ©s subordonnĂ©es sur une dĂ©cision nationale. Ce contrĂŽle opĂ©rationnel n’autorise pas l’autoritĂ© qui le dĂ©tient Ă  modifier le cadre des missions, mais seulement Ă  employer les forces dans le cadre fixĂ©. La France maintient Ă©galement son choix de ne pas participer au groupe des plans nuclĂ©aires. Sa dissuasion relĂšve, en effet, du principe de l’autonomie stratĂ©gique, ainsi que de la libertĂ© d’apprĂ©ciation, de dĂ©cision et d’action. Le retour de la France a Ă©tĂ© saluĂ©, puisque l’un des deux commandements stratĂ©giques, avec le poste de commandant suprĂȘme alliĂ© pour la transformation SACT, Ă  Norfolk en Virginie États-Unis, a Ă©tĂ© confiĂ© Ă  un officier gĂ©nĂ©ral français. Depuis septembre 2009, les gĂ©nĂ©raux StĂ©phane Abrial, Jean-Paul Palomeros puis Denis Mercier, en poste actuellement, s’y sont succĂ©dĂ©. La dĂ©cision de pleine participation Ă  l’OTAN a depuis Ă©tĂ© confirmĂ©e par les conclusions du rapport prĂ©citĂ© de M. Hubert VĂ©drine et par le Livre blanc sur la dĂ©fense et la sĂ©curitĂ© nationale de 2013, qui a prĂ©cisĂ© que notre stratĂ©gie de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© nationale ne se conçoit pas en dehors du cadre de l’Alliance atlantique et de notre engagement dans l’Union europĂ©enne ». Par consĂ©quent, l’accession au Protocole de Paris telle que la propose le Gouvernement est, dans cette perspective, une mesure logique qui va de soi. B. TROIS ÉLÉMENTS SUPPLÉMENTAIRES À PRENDRE EN COMPTE 1. La simplicitĂ© administrative et la sĂ©curitĂ© juridiqueL’enjeu de l’accession au Protocole de Paris se mesure de maniĂšre trĂšs concrĂšte. Il doit permettre la simplicitĂ© et la sĂ©curitĂ© juridique lĂ  oĂč rĂšgne actuellement la complexitĂ©. C’est ce qu’illustre le cas du quartier gĂ©nĂ©ral du Corps rĂ©action rapide–France QG-CRR-Fr de Lille, certifiĂ© par l’OTAN. Lors de sa crĂ©ation en 2006, les États concernĂ©s ont signĂ© un arrangement technique qui prĂ©voit qu’il est amendĂ© lorsqu’une nouvelle nation rejoint le CRR -Fr ou qu’une nation le quitte. C’est un processus continu, car des entrĂ©es et des sorties interviennent rĂ©guliĂšrement. Le tableau d’effectifs 2016 du CRR-Fr compte 447 postes, dont 359 pour la France et 88 ouverts aux autres nations. Cet arrangement technique est donc renĂ©gociĂ© en permanence. Actuellement, selon les informations communiquĂ©es, le statut fiscal est accordĂ© par la France au personnel militaire Ă©tranger insĂ©rĂ© dans les QG français de rĂ©action rapide dans le Nord, au cas par cas, Ă  titre privĂ© et de maniĂšre provisoire. En outre, dans la pratique de l’OTAN, les personnels affectĂ©s Ă  un corps de rĂ©action rapide ne relĂšvent pas des catĂ©gories couvertes par la convention de Londres de 1951 dite SOFA OTAN, mais bien de celles couvertes par le protocole de Paris, dont c’est l’objet. Par consĂ©quent, une rĂ©serve des États-Unis a Ă©tĂ© introduite Ă  cet arrangement technique prĂ©citĂ© dit Soutien », liant notamment leur participation Ă  la garantie d’une application du SOFA OTAN Ă  leurs personnels. L’accession au protocole de Paris aurait permis d’éviter une telle construction. Elle mettra, en outre, en cohĂ©rence la pratique de la France avec celle de ses alliĂ©s, pour lesquels la non-reconnaissance du statut des personnels affectĂ©s dans les quartiers gĂ©nĂ©raux internationaux prĂ©vu par le protocole de Paris peut constituer un motif d’incertitude. Outre le CRR-Fr, plusieurs Ă©tats-majors accueillent actuellement des troupes alliĂ©s. Tel est le cas du quartier gĂ©nĂ©ral du corps de rĂ©action rapide europĂ©en CRR-E, situĂ© Ă  Strasbourg, Ă©galement certifiĂ© par l’OTAN. Des personnels des pays alliĂ©s y sont affectĂ©s. Quelques officiers issus des pays AlliĂ©s sont Ă©galement affectĂ©s au sein de l’état-major maritime Ă  Toulon FRMARFOR ou aĂ©rien Ă  Lyon-Mont-Verdun Core JFACC. 2. L’influence françaiseL’accession de la France au protocole de Paris permettrait de valoriser les structures militaires françaises, ainsi que de renforcer leur rayonnement, leur attractivitĂ© et, par consĂ©quent, notre influence au sein de l’Alliance. Plusieurs quartiers gĂ©nĂ©raux ou organismes militaires français pourraient se voir accorder, si nĂ©cessaire et si la France le demande, le bĂ©nĂ©fice des dispositions du protocole de Paris. Cela entraĂźnerait une simplification et une harmonisation des rĂšgles et procĂ©dures administratives liĂ©es Ă  l’accueil de personnel de l’OTAN, Ă  laquelle nos AlliĂ©s se montrent particuliĂšrement sensibles. Le renforcement de l’attractivitĂ© de notre territoire qui en rĂ©sulterait permettrait de valoriser nos structures nationales et, Ă  terme, d’augmenter notre influence au sein du commandement de l’OTAN. Toute perspective d’une consolidation, voire d’un accroissement de l’influence française au sein de l’Alliance, doit ĂȘtre mise en regard avec l’importance et la qualitĂ© des contributions de la France, depuis la fin de la Guerre froide, aux opĂ©rations de l’OTAN, contributions qui sont le reflet de l’excellence et de la disponibilitĂ© de nos forces. La France a notamment participĂ© ainsi aux opĂ©rations de gestion de crise suivantes – dans les Balkans, en Bosnie, de 1993 Ă  2004, dans le cadre de l’IFOR puis de la SFOR, puis lors de la campagne aĂ©rienne de l’OTAN en 1999 visant Ă  mettre fin aux exactions contre les populations civiles au Kosovo. Au Kosovo, la France a, en outre, contribuĂ© Ă  la KFOR, la force de l’OTAN, assurant son commandement Ă  trois reprises. DĂ©but 2014, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© du retrait de la composante française ; – en Afghanistan, dĂšs 2001, oĂč elle a apportĂ© une contribution significative Ă  la Force internationale d’assistance Ă  la sĂ©curitĂ© FIAS, placĂ©e depuis 2003 sous le commandement de l’OTAN. Elle a retirĂ© en 2012 ses forces combattantes, et ne participe pas, en effectifs, Ă  la mission de conseil, d’assistance et de formation Resolute Support qui a succĂ©dĂ© au dĂ©but de 2015 Ă  la FIAS. La France contribue toutefois, comme pour toutes les opĂ©rations de l’OTAN, au financement de la mission ; – en Libye, dans le cadre de l’opĂ©ration Protecteur UnifiĂ©, en 2011, oĂč elle a Ă©tĂ© l’un des AlliĂ©s les plus engagĂ©s pour protĂ©ger les populations civiles libyennes. Cette perspective d’une influence accrue doit aussi ĂȘtre mesurĂ©e au regard de la participation française au budget de l’OTAN, par le biais de contributions directes, qui couvrent les dĂ©penses communes lorsqu’elles servent les intĂ©rĂȘts des vingt-huit membres et n’incombent Ă  aucun d’entre eux en particulier. Ces dĂ©penses sont supportĂ©es collectivement suivant le principe du financement commun. La France y contribue Ă  hauteur de 10,63 %. Elle est le troisiĂšme contributeur aux budgets militaires, aprĂšs les États-Unis 22,14 % et l’Allemagne 14,65 %, mais devant le Royaume-Uni 9,84 % et l’Italie 8,41 %. Ce mode de financement recouvre les deux sources de financement des quartiers gĂ©nĂ©raux le budget militaire coĂ»ts d’exploitation et de maintenance des quartiers gĂ©nĂ©raux et le programme OTAN d’investissement au service de la sĂ©curitĂ© dĂ©penses d’infrastructure des quartiers gĂ©nĂ©raux. 3. L’absence d’incidence et ainsi d’inflexion sur notre positionnement vis-Ă -vis de l’OTANComme l’a prĂ©cisĂ© le secrĂ©taire d’État aux affaires Ă©trangĂšres, M. AndrĂ© Vallini, lors de l’examen du projet de loi en sĂ©ance publique le 15 mars, au SĂ©nat, il faut se garder de donner Ă  l’accession au protocole de Paris une portĂ©e qu’elle n’a pas. Celle-ci n’affecte en rien notre position vis-Ă -vis de l’OTAN. Ainsi, le protocole de Paris ne remet en cause aucune des conditions, dĂ©jĂ  Ă©voquĂ©es, mises Ă  la rĂ©intĂ©gration en 2009. Il n’implique aucun inflĂ©chissement de notre position au sein de l’OTAN oĂč la France continuera de faire entendre la voix d’un alliĂ© loyal, solidaire, mais indĂ©pendant ». Il n’amoindrit en aucun cas ses ambitions pour l’Europe de la dĂ©fense, celle de la structuration toujours plus forte et substantielle de la dimension europĂ©enne de l’Alliance. Il ne porte pas non plus atteinte Ă  l’autonomie et Ă  l’indĂ©pendance de la politique de dĂ©fense de la France, et ne porte non plus aucune atteinte Ă  sa souverainetĂ©. 4. Une nĂ©gociation sans difficultĂ© Les nĂ©gociations en vue d’une nouvelle accession de la France au protocole de Paris ont dĂ©butĂ© en septembre 2014, en marge du Sommet de l’OTAN du Pays de Galles. Dans la mesure oĂč la France Ă©tait Partie au protocole jusqu’en 1967, et avait rĂ©intĂ©grĂ© la structure de commandement de l’Otan en 2009, elles se sont dĂ©roulĂ©es sans difficultĂ©. La dĂ©cision française a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN, M. Jens Stoltenberg, par courrier du 21 janvier 2015, ainsi qu’au Conseil de l’Atlantique Nord, conformĂ©ment Ă  la procĂ©dure prĂ©vue par l’article XVIII de la convention de Londres SOFA OTAN auquel renvoie l’article 16 du protocole de Paris. Elle a Ă©tĂ© aussitĂŽt saluĂ©e et a recueilli le soutien unanime des vingt-sept autres membres de l’Alliance, ainsi que le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de l’OTAN en a pris acte par courrier en date du 28 janvier 2015. II. UN ACCORD TECHNIQUE CLASSIQUE, QUI NE SOULÈVE AUCUNE DIFFICULTÉA. LE CHAMP D’APPLICATION LES QUARTIERS GÉNÉRAUX MILITAIRES INTERALLIÉS, LEURS PERSONNELS ET LEURS PERSONNES À CHARGE1. Les structures civiles et militaires de l’OTAN et leurs statutsa. Les structures de l’OTANLes structures de l’OTAN sont pour certaines civiles, pour d’autres militaires. Si l’on excepte les Sommets rĂ©unissant les chefs d’État et de Gouvernement et les rĂ©unions au niveau ministĂ©riel, le Conseil de l’Atlantique Nord est la principale instance de dĂ©cision politique de l’OTAN. Il est composĂ© des reprĂ©sentants permanents de chaque pays membre, qui ont rang d’ambassadeur et se rĂ©unissent pour examiner des questions d’ordre politique ou opĂ©rationnel nĂ©cessitant des dĂ©cisions collectives. Il est aussi le cadre permettant de procĂ©der Ă  de larges consultations sur tous les sujets touchant Ă  la paix et Ă  la sĂ©curitĂ© des pays membres. Le groupe des plans nuclĂ©aires, dont la France ne fait pas partie, a pour tĂąche d’examiner la politique nuclĂ©aire de l’Alliance Ă  la lumiĂšre de l’évolution de l’environnement de sĂ©curitĂ©. Il rĂ©unit les ministres de la dĂ©fense de tous les États membres, Ă  l’exception de la France. Le comitĂ© des plans de dĂ©fense est la plus haute instance dĂ©cisionnelle sur les questions relatives Ă  la structure militaire intĂ©grĂ©e de l’Alliance. Les Ă©lĂ©ments constitutifs de l’organisation militaire de l’OTAN sont – le comitĂ© militaire, qui rassemble les chefs d’état-major de la dĂ©fense des États membres de l’OTAN, et qui donne aux commandants stratĂ©giques des orientations concernant les affaires militaires ; – l’État-major militaire international, qui est l’organe exĂ©cutif du comitĂ© militaire ; – le commandement militaire, selon la structure qui suit. Au niveau stratĂ©gique, il y a deux commandements – le commandement alliĂ© OpĂ©rations ACO, dont le quartier gĂ©nĂ©ral SHAPE est comme on l’a vu, Ă  Mons. Il est dirigĂ© par le commandant suprĂȘme des forces alliĂ©es en Europe SACEUR. Le SACEUR est traditionnellement un amĂ©ricain, car il est en mĂȘme temps le commandant en chef des forces des États-Unis en Europe. C’est actuellement le gĂ©nĂ©ral Philip M. Breedlove ; – le commandement alliĂ© Transformation ACT, situĂ© Ă  Norfolk, en Virginie, dirigĂ© par le commandant suprĂȘme alliĂ© Transformation SACT, qui est actuellement le gĂ©nĂ©ral français Denis Mercier. ACO est responsable de toutes les opĂ©rations de l’Alliance, depuis le dĂ©troit de Gibraltar jusqu’en Afghanistan. ACT mĂšne de nombreuses initiatives visant Ă  la transformation de la structure, des forces, des capacitĂ©s et de la doctrine militaires de l’OTAN. Ses responsabilitĂ©s principales englobent la formation, l’entraĂźnement et les exercices, ainsi que la conduite d’expĂ©riences destinĂ©es Ă  Ă©valuer de nouveaux concepts, de mĂȘme que la promotion de l’interopĂ©rabilitĂ© Ă  l’échelle de l’Alliance. Ensuite, au deuxiĂšme niveau, ou niveau opĂ©rationnel, on trouve des commandements de forces interarmĂ©es Joint Force Commands – JFC permanents – Ă  Brunssum Pays-Bas, et Ă  Naples Italie – tous deux capables de conduire des opĂ©rations Ă  partir de leurs emplacements fixes ou de mettre en place un QG de groupes de forces interarmĂ©es multinationales GFIM basĂ© Ă  terre. Le commandement de forces interarmĂ©es de Brunssum a ainsi servi de quartier gĂ©nĂ©ral, sauf pour la composante Mer, Ă  la FIAS en Afghanistan, et le commandement de forces interarmĂ©es de Naples sert de quartier gĂ©nĂ©ral pour les opĂ©rations de l’OTAN dans les Balkans. Le troisiĂšme niveau, niveau des composantes ou niveau tactique, comprend trois commandements de composante de forces interarmĂ©es Single Service Commands – SCCs, qui fournissent aux Ă©lĂ©ments de niveau opĂ©rationnel, des quartiers gĂ©nĂ©raux propres aux diffĂ©rentes armĂ©es Terre, Mer ou Air. Bien que ces commandements de composante soient habituellement subordonnĂ©s Ă  l’un des commandants de forces interarmĂ©es, ils peuvent ĂȘtre affectĂ©s aux opĂ©rations placĂ©es sous un autre commandement lorsque la situation l’exige. Le quartier gĂ©nĂ©ral Air HQ AIRCOM est situĂ© Ă  Ramstein, en Allemagne. Le quartier gĂ©nĂ©ral Mer HQ MARCOM est situĂ© Ă  Northwood, au Royaume-Uni, et le quartier gĂ©nĂ©ral terre HQ LANDCOM est Ă©tabli Ă  Izmir, en Turquie. b. La convention de Londres de 1951 SOFA OTAN sur le stationnement des forces armĂ©esC’est la convention entre les États Parties au TraitĂ© de l’Atlantique Nord sur le statut de leurs forces SOFA OTAN, signĂ©e Ă  Londres le 19 juin 1951, qui dĂ©termine le statut des forces armĂ©es des Parties lorsque celles-ci se trouvent en service sur le territoire mĂ©tropolitain d’une autre Partie. La convention de Londres SOFA OTAN fixe notamment les modalitĂ©s d’entrĂ©e et de sortie du territoire article III, de l’utilisation du permis de conduire article IV et du port de l’uniforme et des armes articles V et VI. Elle prĂ©voit Ă©galement les conditions d’exercice de la compĂ©tence juridictionnelle des États article VII, les modalitĂ©s de rĂšglement des dommages article VIII, ainsi que les dispositions applicables en matiĂšres douaniĂšres et fiscales articles X Ă  XIII. Le protocole de Paris est complĂ©mentaire Ă  la convention SOFA-OTAN, car il fixe les rĂšgles relatives aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux. c. La convention d’Ottawa de 1951 sur le statut de l’OTANLe Protocole de Paris est Ă©galement complĂ©mentaire Ă  la convention d’Ottawa du 20 septembre 1951 sur le statut de l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord, des reprĂ©sentants nationaux et du personnel international, Ă  laquelle la France est Ă©galement partie. Celle-ci ne s’applique pas aux quartiers gĂ©nĂ©raux. Cette convention dĂ©finit le statut, les privilĂšges et immunitĂ©s de l’Organisation du TraitĂ© de l’Atlantique Nord – en tant qu’organisation internationale –, de son personnel international et des reprĂ©sentants des États membres assistant aux rĂ©unions de l’OTAN, pour exercer leurs fonctions et remplir leur mission. 2. Le protocole de Paris un texte spĂ©cifique aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux a. Une mise en Ɠuvre, avec des adaptations, de la convention SOFA OTAN L’article 1er du Protocole de Paris Ă©tant rĂ©servĂ© aux dĂ©finitions, c’est son l’article 2 qui fixe son objet il s’agit d’appliquer aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires interalliĂ©s la convention de Londres de 1951, sous rĂ©serve des dispositions ci-aprĂšs du prĂ©sent protocole », c’est-Ă -dire avec toutes les prĂ©cisions, clarifications et adaptations nĂ©cessaires. Les autres articles du protocole font d’ailleurs largement rĂ©fĂ©rence Ă  cette convention. b. Son champ d’application les quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux, ainsi que leurs personnels civils et militairesLes termes quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » renvoient Ă  la dĂ©finition du Protocole de Paris, au c de l’article 1er. Sa rĂ©daction est la suivante Par Quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© » , on entend tout quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme et tout quartier gĂ©nĂ©ral militaire international créé en vertu du TraitĂ© de l’Atlantique Nord et directement subordonnĂ© Ă  un quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme ». Sont ainsi prĂ©cisĂ©ment concernĂ©s les Ă©tats-majors militaires de l’OTAN quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux ». Il s’agit, comme on l’a vu, soit de SHAPE ACO et d’ACT, soit des Ă©tats-majors immĂ©diatement subordonnĂ©s au niveau opĂ©rationnel ou au niveau tactique JFCs, SSCs En outre, le paragraphe 1 de l’article 14 prĂ©voit que le Conseil de l’Atlantique Nord peut dĂ©cider d’appliquer tout ou partie du Protocole Ă  tout quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » ou Ă  toute organisation militaire internationale » instituĂ©s par le TraitĂ© de l’Atlantique Nord, mais qui ne rĂ©pondraient pas aux dĂ©finitions de l’article 1er. Si le terme quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » renvoie Ă  la dĂ©finition de l’article 1er du Protocole de Paris, l’expression organisation militaire internationale » est plus large et a vocation Ă  englober toutes les structures militaires dotĂ©es d’un effectif multinational. Actuellement, la France n’a sur son territoire aucun quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© ni aucune structure assimilĂ©e. Cela pourrait changer Ă  l’avenir, car elle dispose de commandement et de structures certifiĂ©es par l’OTAN et ouvertes Ă  la multi-nationalitĂ©, comme on le verra au D ci-aprĂšs. B. DES DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES, FISCALES ET TECHNIQUESLe Protocole de Paris comprend 16 articles, dont la plupart s’appuient sur la convention de Londres de 1951 SOFA OTAN. Il s’agit de clauses classiques. 1. Le statut des quartiers gĂ©nĂ©rauxLe protocole de Paris fixe pour les quartiers gĂ©nĂ©raux des rĂšgles similaires Ă  celles applicables aux organisations internationales dans les accords de siĂšge. L’article 4 fixe ainsi les droits et obligations des quartiers gĂ©nĂ©raux vis-Ă -vis de leurs personnels civils et militaires Il s’agit des privilĂšges et prioritĂ©s de juridiction. Son dispositif prĂ©cise ainsi les modalitĂ©s du transfert des droits et obligation que la convention de Londres SOFA OTAN confĂšre et impose Ă  un État d’origine ou Ă  ses autoritĂ©s au sujet de ses forces, de ses Ă©lĂ©ments civils ou de leurs personnes Ă  charge, au quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme et Ă  ses autoritĂ©s subordonnĂ©es. La capacitĂ© juridique des quartiers gĂ©nĂ©raux est prĂ©cisĂ©e – l’article 10 la confĂšre Ă  chaque quartier gĂ©nĂ©ral et lui permet par consĂ©quent de contracter, d’acquĂ©rir et d’aliĂ©ner. L’exercice de cette capacitĂ© peut cependant ĂȘtre soumis Ă  des accords particuliers ; – l’article 11 permet Ă  un quartier gĂ©nĂ©ral d’ester en justice et lui reconnait une large immunitĂ© en matiĂšre de mesures d’exĂ©cution, sauf pour la recherche de preuves d’infraction et pour les infractions douaniĂšres et fiscales. Les exonĂ©rations fiscales et douaniĂšres, prĂ©vues Ă  l’article 8, sont similaires Ă  celles des autres organisations internationales. Les quartiers gĂ©nĂ©raux sont exonĂ©rĂ©s, dans la mesure du possible, des droits et taxes affĂ©rents aux dĂ©penses supportĂ©es par eux dans l’intĂ©rĂȘt de la dĂ©fense commune et pour leur avantage officiel et exclusif. Les États Parties sont invitĂ©s Ă  nĂ©gocier avec les quartiers gĂ©nĂ©raux Ă©tablis sur leur territoire des accords complĂ©mentaires dĂ©taillant la mise en Ɠuvre de ce principe. Les exonĂ©rations douaniĂšres prĂ©vues Ă  l’article XI du SOFA OTAN sont applicables aux quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s. L’article 9 porte sur la liquidation des avoirs acquis et la restitution du foncier et des infrastructures, lorsqu’ils ont cessĂ© d’ĂȘtre nĂ©cessaires Ă  un quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ©. Le produit de la liquidation est rĂ©parti entre les Parties au TraitĂ© de l’Atlantique Nord au prorata de leurs contributions aux dĂ©penses en capital de ce quartier gĂ©nĂ©ral. Les terrains, bĂątiments ou installations mis Ă  disposition par l’État de sĂ©jour sont alors rendus Ă  celui-ci et toute plus ou moins-value des biens immobiliers rĂ©partie selon les mĂȘmes modalitĂ©s. L’article 13 pose le principe de l’inviolabilitĂ© des archives et autres documents officiels, conservĂ©s dans les locaux d’un quartier gĂ©nĂ©ral ou dĂ©tenus par une personne dĂ»ment autorisĂ©e. L’article 5 prĂ©voit la dĂ©livrance de cartes d’identitĂ©s personnelles par le quartier gĂ©nĂ©ral, lesquelles doivent ĂȘtre produites Ă  toute rĂ©quisition. L’article 6 prĂ©cise les conditions d’application, dans le contexte des quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s, de l’article VIII de la convention de Londres SOFA OTAN relatif au rĂšglement des dommages occasionnĂ©s ou subis sur le territoire de l’État de sĂ©jour. L’article 12 autorise un quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© Ă  dĂ©tenir des devises et Ă  avoir des comptes dans n’importe quelle monnaie. JustifiĂ©e Ă  l’époque du contrĂŽle des changes en Europe, cette disposition est maintenant trĂšs datĂ©e, mĂȘme si son maintien ne crĂ©e aucune difficultĂ©. 2. La couverture juridique des personnes civils et militaires, et de leurs ayant droitsL’article 4 du protocole prĂ©voit que les personnels affectĂ©s aux quartiers gĂ©nĂ©raux bĂ©nĂ©ficient des privilĂšges, et prioritĂ©s de juridiction, mentionnĂ©s Ă  l’article VII de la convention de Londres SOFA OTAN, mais que les pouvoirs de juridiction normalement dĂ©volus Ă  l’État d’origine en matiĂšre pĂ©nale et disciplinaires, les concernant, sont transfĂ©rĂ©s aux autoritĂ©s de l’État dont la loi militaire s’applique Ă  l’intĂ©ressĂ©. Les obligations imposĂ©es par la convention de Londres SOFA OTAN en matiĂšre d’arrestation, d’enquĂȘtes, de recherche de preuves, de rĂšglement des indemnitĂ©s, de droits, taxes et amendes incombent Ă  la fois au quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© et Ă  l’État d’origine. S’agissant du traitement des demandes d’indemnitĂ©, prĂ©vu au d de l’article 4, pour des actes dommageables commis en dehors de l’exĂ©cution du service ou pour l’usage non autorisĂ© de tout vĂ©hicule des forces armĂ©es, les obligations en principe imposĂ©es Ă  l’État d’origine incombent en l’espĂšce Ă  l’État qui dispose des forces armĂ©es auxquelles l’intĂ©ressĂ© appartient ou Ă  dĂ©faut d’un tel État, au quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© dont il relĂšve. L’article 7 fixe les conditions dans lesquelles les exonĂ©rations fiscales prĂ©vues Ă  l’article X de la convention de Londres SOFA OTAN sont applicables aux membres des forces et de l’élĂ©ment civil affectĂ©s Ă  un QG, et Ă  leurs personnes Ă  charge. L’exonĂ©ration dans l’État de sĂ©jour permet l’imposition dans l’État de la nationalitĂ©. L’article 8 prĂ©cise les exonĂ©rations douaniĂšres. Le personnel affectĂ© Ă  un quartier gĂ©nĂ©ral peut Ă©galement importer en franchise temporaire de droits dans l’État de sĂ©jour ses effets, un vĂ©hicule et son mobilier personnels. Ces franchises ne s’appliquent en principe pas aux ressortissants de l’État de sĂ©jour. Actuellement, selon les chiffres communiquĂ©s par le ministĂšre de la dĂ©fense au rapporteur du SĂ©nat, M. Jacques Gautier, 1 485 militaires issus de pays de l’OTAN sont affectĂ©s en France, dont – 210 militaires affectĂ©s dans les Ă©tats-majors, les forces ou en coopĂ©ration de formation ; – 30 militaires Ă©lĂšves ou auditeurs dans les Ă©coles ; – 49 militaires affectĂ©s dans les missions de dĂ©fense statut diplomatique ; – 546 affectĂ©s au sein du corps europĂ©en statut traitĂ© de Strasbourg » pour le personnel de l’Union europĂ©enne ; – 500 au sein du bataillon allemand basĂ© Ă  Illkirch qui n’est pas une structure OTAN ; – 150 Ă  l’École de formation de Le Luc en Provence qui n’est pas une structure OTAN. Parmi eux, 240 militaires seraient susceptibles de bĂ©nĂ©ficier du protocole de Paris. 3. Le rĂšglement des diffĂ©rends et les dispositions finalesL’article 15 du protocole prĂ©voit que les contestations relatives Ă  l’interprĂ©tation ou Ă  l’application du protocole sont rĂ©glĂ©es par la nĂ©gociation directe entre les Parties, sans recours Ă  une juridiction extĂ©rieure. Les questions qui ne peuvent ĂȘtre rĂ©glĂ©es de cette maniĂšre sont portĂ©es devant le Conseil de l’Atlantique Nord, sauf disposition contraire. Pour ce qui concerne les dispositions finales, l’article 16 du protocole prĂ©voit que les articles XV et XVII Ă  XX de la convention de Londres SOFA OTAN soient applicables au prĂ©sent protocole comme s’ils en Ă©taient partie intĂ©grante. Il prĂ©cise aussi que le Protocole pourra ĂȘtre complĂ©tĂ© par des accords bilatĂ©raux entre l’État de sĂ©jour et un quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme. L’article XV de la convention de Londres SOFA OTAN est relatif Ă  son maintien en vigueur en cas d’hostilitĂ©s entraĂźnant l’application des dispositions du TraitĂ© de l’Atlantique Nord. L’article XVII prĂ©voit la possibilitĂ© de rĂ©viser tout article, Ă  tout moment, en adressant une demande au Conseil de l’Atlantique Nord. L’article XVIII concerne les modalitĂ©s de ratification et d’entrĂ©e en vigueur tandis que l’article XIX traite de sa dĂ©nonciation, et fixe un dĂ©lai de prĂ©avis d’un an. Enfin, l’article XX pose le principe d’une application territoriale limitĂ©e au territoire mĂ©tropolitain des États parties contractante et encadre la possibilitĂ© d’une extension Ă  un territoire dont l’État en question assure les relations internationales dans la rĂ©gion de l’Atlantique Nord. C. UNE RATIFICATION NÉCESSAIREMENT PAR VOIE LÉGISLATIVEAu regard de l’article 53 de la Constitution, qui prĂ©voit que les traitĂ©s ou accords 
 qui modifient des dispositions de nature lĂ©gislative 
 ne peuvent ĂȘtre ratifiĂ©s ou approuvĂ©s qu’en vertu d’une loi », l’accession de la France au protocole sur le statut des quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux créé en vertu du traitĂ© de l’Atlantique Nord est nĂ©cessaire. Celui-ci porte, en effet, sur la matiĂšre lĂ©gislative. Il Ă©tend, comme on l’a vu, avec des adaptations et prĂ©cisions, l’application de la convention de Londres SOFA OTAN, et notamment ses privilĂšges fiscaux ou ses privilĂšges et prioritĂ©s de juridiction, aux quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s, ainsi qu’à leurs personnels civils et militaires. Tous les États membres de l’OTAN, Ă  l’exception du Canada, ont signĂ© et ratifiĂ© le Protocole de Paris. Le Canada a signĂ© le Protocole de Paris le 28 aoĂ»t 1952, mais ne l’a pas ratifiĂ©. Sa situation gĂ©ographique est trĂšs spĂ©cifique au sein de l’Alliance. Pour la France, une ratification avant le prochain Sommet de l’OTAN, qui aura lieu Ă  Varsovie les 8 et 9 juillet prochains, est opportune. En aoĂ»t 1954, la ratification avait Ă©galement Ă©tĂ© lĂ©gislative, l’AssemblĂ©e nationale suivant ainsi Ă  une trĂšs large majoritĂ©, de 516 contre 100, l’avis favorable du rapporteur, le gĂ©nĂ©ral Pierre Billotte. D. UNE APPLICATION ÉVENTUELLE À CERTAINS QUARTIERS GÉNÉRAUX ET CERTAINES STRUCTURES EN FRANCE, MAIS APRÈS UNE DÉCISION EXPLICITE AU CAS PAR CAS L’accession au protocole de Paris n’entraĂźnera pas de façon automatique et directe l’application de ce texte aux quartiers gĂ©nĂ©raux français certifiĂ©s par l’OTAN. Il faut, en effet, une dĂ©cision spĂ©cifique conformĂ©ment Ă  l’article 14 qui prĂ©voit, comme on l’a vu, que le Conseil de l’Atlantique Nord peut dĂ©cider d’appliquer tout ou partie du protocole Ă  tout quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » ou Ă  toute organisation militaire internationale » instituĂ©s par le TraitĂ© de l’Atlantique Nord, mais qui ne rĂ©pondraient pas aux dĂ©finitions de l’article 1. L’expression organisation militaire internationale » est assez large et a vocation Ă  englober toutes les structures militaires dotĂ©es d’un effectif multinational. Ainsi, les structures multinationales situĂ©es en France pourraient faire Ă  l’avenir, si nĂ©cessaire, l’objet d’une dĂ©cision dite d’activation » par le Conseil de l’Atlantique Nord. Il appartiendra alors Ă  la France de formuler, le moment venu de telles demandes, Ă©tant rappelĂ© que la dĂ©cision au sein du Conseil de l’Atlantique Nord de l’OTAN intervient par consensus. L’accession au protocole de Paris n’implique donc pas que ce dernier s’applique de façon automatique aux structures situĂ©es en France, mais ouvre une facultĂ© qui peut ne pas manquer d’intĂ©rĂȘt. En l’état, la liste des quartiers gĂ©nĂ©raux et structures susceptibles de faire l’objet d’une Ă©ventuelle demande d’activation est la suivante. CertifiĂ© par l’OTAN, le quartier gĂ©nĂ©ral du Corps de rĂ©action rapide-France CRR-Fr peut, sur dĂ©cision du Conseil de l’Atlantique Nord et conformĂ©ment aux procĂ©dures en vigueur Ă  l’OTAN, ĂȘtre dĂ©ployĂ© pour un exercice ou pour une mission opĂ©rationnelle dĂ©cidĂ©e par l’OTAN. Il peut Ă©galement l’ĂȘtre pour des exercices et opĂ©rations dirigĂ©es par l’Union europĂ©enne, sur dĂ©cision du Conseil de l’Union europĂ©enne, ou ĂȘtre engagĂ© dans une opĂ©ration dĂ©cidĂ©e par la nation cadre la France de son propre chef. Le QG CRR-Fr ne doit pas cesser d’ĂȘtre Ă  disposition de l’OTAN, ou employĂ© autrement, sans que le SACEUR n’en soit averti au prĂ©alable. Le tableau d’effectif 2016 du CRR-Fr comporte 447 postes, dont 359 France et 88 ouverts Ă  la multinationalitĂ©. Outre la France qui est nation cadre, 12 autres nations contribuent au CRR-Fr Belgique 16, Allemagne 13, Etats-Unis 11, Royaume-Uni 10, Pays-Bas 6, Italie 5, Espagne 3, Hongrie 3, GrĂšce 2, Roumanie 2, Turquie 2, Albanie 1. Des discussions sont en cours avec plusieurs autres nations qui pourraient rejoindre le CRR-FR Ă  moyen terme, dont notamment le Canada et la Pologne. Le quartier gĂ©nĂ©ral du Corps de rĂ©action rapide europĂ©en CRR-E, situĂ© Ă  Strasbourg, est Ă©galement certifiĂ© par l’OTAN. L'emploi du Corps europĂ©en en opĂ©ration relĂšve d’une dĂ©cision des cinq nations cadres. Un comitĂ© commun, composĂ© des chefs d’état-major de la dĂ©fense et des directeurs politiques du ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres de chacune de ces nations, se rĂ©unit annuellement pour prendre toutes les dĂ©cisions majeures concernant l’Eurocorps. Le corps europĂ©en n’est subordonnĂ© Ă  aucune organisation militaire. C’est le comitĂ© qui Ă©value les demandes d’aide d’organisations multinationales comme l’Union europĂ©enne, dans le cadre de politique de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense commune, et l’OTAN. Le corps europĂ©en peut Ă©galement ĂȘtre dĂ©ployĂ© au profit des nations cadres. Au 21 janvier 2016, les effectifs du corps europĂ©en Ă©taient les suivants France 230 ; Allemagne 188 ; Espagne 131 ; Belgique 107 ; Luxembourg 2 ; GrĂšce 2 Italie 2 Pologne 111 ; Turquie 3. Le quartier gĂ©nĂ©ral de la force aĂ©romaritime française de rĂ©action rapide FRMARFOR est un Ă©tat-major opĂ©rationnel. Son contrat opĂ©rationnel lui prescrit de pouvoir gĂ©nĂ©rer en tout temps un des Ă©tats-majors tactiques capables de planifier et de conduire des opĂ©rations maritimes dans un cadre national, europĂ©en ou OTAN. Il faut aussi mentionner le centre d’excellence, qu’est le centre d'analyse et de simulation pour la prĂ©paration aux opĂ©rations aĂ©riennes CASPOA, qui a pour mission la formation et l’entrainement aux structures, outils et procĂ©dures de commandement et de contrĂŽle C2, dans le domaine des opĂ©rations aĂ©riennes. Ses formations s’adressent au personnel des armĂ©es françaises provenant en grande majoritĂ© de l’armĂ©e de l’air, au personnel OTAN, et Ă  la plupart des pays avec lesquels la France entretient un partenariat stratĂ©gique. Le centre forme environ un millier de stagiaires par an. Cette unitĂ© est composĂ©e aujourd’hui de 37 personnes, dont trois officiers Ă©trangers un Allemand, un Italien et un AmĂ©ricain. En 2007, le CASPOA a obtenu le label de Centre d’Excellence de l’OTAN dans le domaine du C2 Air. C’est aujourd’hui le seul centre d’excellence OTAN en France. À ce titre, le CASPOA participe aux travaux doctrinaux et de transformation de l’Alliance dans son domaine d’expertise. Le CASPOA est localisĂ© Ă  Lyon-Mont-Verdun avec le JFACC, Ă©tat-major opĂ©ratif aĂ©rien pour la planification et la conduite des opĂ©rations aĂ©riennes. Cet Ă©tat-major, certifiĂ© par l’OTAN, accueille aujourd’hui 3 officiers Ă©trangers un Belge, un Britannique et un Canadien. Compte tenu de ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments, votre rapporteur ne peut que se prononcer en faveur d’une nouvelle accession de la France au protocole de Paris et recommander ainsi l’adoption du prĂ©sent projet de loi. EXAMEN EN COMMISSION La commission examine le prĂ©sent projet de loi au cours de sa sĂ©ance du mardi 29 mars 2016, Ă  17h00. AprĂšs l’exposĂ© du rapporteur et suivant son avis, la commission adopte le projet de loi n° 3578 sans modification. ANNEXE N° 1 LISTE DES PERSONNES AUDITIONNÉES NĂ©ant ANNEXE TEXTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ÉTRANGÈRES Article unique Non modifiĂ© Est autorisĂ©e l’accession de la France au protocole sur le statut des quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux créés en vertu du TraitĂ© de l’Atlantique Nord, signĂ© Ă  Paris le 28 aoĂ»t 1952, et dont le texte est annexĂ© Ă  la prĂ©sente loi. NB Le texte du protocole figure en annexe au projet de loi n° 3578© AssemblĂ©e nationale 1Entre la MĂ©diterranĂ©e et l’Atlantique la frontiĂšre est tĂ©nue. Leurs origines et leurs configurations gĂ©ographiques les unissent. Les eaux de l’une et celles de l’autre parviennent Ă  se fondre selon les ocĂ©anographes, au point que l’Organisation hydrographique internationale propose, pour limiter de façon arbitraire ocĂ©an Atlantique et mer MĂ©diterranĂ©e, les caps de l’Atlantique, consacrant une union dĂ©jĂ  entĂ©rinĂ©e par bien des voix autorisĂ©es, que ce soit celles des scientifiques, de Michelet Ă  Cousteau, ou celles des poĂštes, de Pierre de Marbeuf Ă  Nadia TuĂ©ni. Sans d’ailleurs qu’une ligne de partage des eaux sĂ©pare ces deux ordres de discours tant leurs rhĂ©toriques se confondent dans un lyrisme qui dĂ©note la signification archĂ©typale commune de cette mer et de cet ocĂ©an, au sens oĂč la dĂ©finit Gilbert Durand, dont les thĂ©ories vont Ă©tayer le prĂ©sent propos. 2Il semble y avoir parentĂ© entre la mer, l’ocĂ©an et la poĂ©sie. ParentĂ© fonctionnelle au moins pour des rĂ©alitĂ©s qui confrontent l’homme Ă  ce qui le dĂ©passe, lui enseignent la sagesse en lui dĂ©voilant les secrets de son cƓur tant en elles se mirent sa vie intĂ©rieure et ses aspirations les plus indicibles, allant de la quĂȘte d’un absolu des plus Ă©levĂ©s aux dĂ©sirs sensuels les plus terrestres. Ainsi avons-nous choisi d’étudier le lien entre Atlantique et MĂ©diterranĂ©e en suivant l’expression poĂ©tique qu’il engendre. 3L’origine du nom de l’ocĂ©an Atlantique est Ă  chercher au cƓur des mythes grecs, soit celui des Atlantes, soit celui du titan Atlas qui soutenait la voĂ»te cĂ©leste grĂące, notamment, aux Colonnes d’Hercule, localisables dans le dĂ©troit de Gibraltar. Pour les peuples antiques, l’Atlantique dĂ©signait la mer qui s’étendait au-delĂ  de ce dĂ©troit par rapport Ă  la MĂ©diterranĂ©e. La mer OcĂ©ane fut longtemps le nom donnĂ© Ă  cet ocĂ©an Christophe Colomb Ă©tait ainsi surnommĂ© l’Amiral de la Mer OcĂ©ane. L’ocĂ©an Atlantique trouve donc l’étymologie de son nom en des mythes porteurs des peurs et des rĂȘves de l’homme ou Ă  travers ceux d’un Titan rĂ©gnant avant l’équilibre apportĂ© par Zeus. Cet ocĂ©an, dans l’inconscient humain, transporte donc les sentiments originels associĂ©s Ă  l’inconnu. 4Des cĂŽtes de l’Atlantique sont en effet parties les plus grandes explorations europĂ©ennes vers des terres d’abord fantasmĂ©es et des exploits surhumains, des Vikings, en passant par Gil Eanes, Christophe Colomb et Alessandro Bianchi, jusqu’à Guy Delage. 5Cet ocĂ©an est particuliĂšrement dĂ©routant car il est bordĂ© de mers et se dĂ©finit en fonction de ses mers que l’on nomme bordiĂšres, telle la mer MĂ©diterranĂ©e. 6Le terme de MĂ©diterranĂ©e vient du latin mediterraneus qui signifie au milieu des terres », du monde connu » s’entend. Elle prend diffĂ©rents noms Ă  travers l’histoire, dont Mare nostrum, qui lui confĂšre un caractĂšre hospitalier, voire intime. Les Grecs l’appelaient aussi la mer de TĂ©thys, la dĂ©esse mĂšre exprimant ainsi le lien affectif mĂȘlĂ© Ă©galement des peurs de l’enfant pour sa mĂšre qui les unissait Ă  cette Ă©tendue d’eau nourriciĂšre. 1 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, Paris, PUF, 1960, p. 38. 7Le bassin mĂ©diterranĂ©en est le berceau de la civilisation occidentale. Ainsi est-il apte Ă  marquer les imaginaires, c’est-Ă -dire, nous explique Gilbert Durand, l’incessant Ă©change qui existe ... entre les pulsions subjectives et assimilatrices et les intimations objectives Ă©manant du milieu cosmique et social »1. En effet, elle est le rĂ©ceptacle comme originel de civilisations rayonnantes qui ensemencent de leur culture les peuples migrateurs, les peuples de la mer » dont sont issus les Celtes qui vont peupler l’Europe et la fĂ©conder, Ă  chacune de leurs escales, de la MĂ©sopotamie, de l’Égypte jusqu’à la Galice, la Bretagne et l’Irlande. Ces influences culturelles font que les sources d’images de l’Atlantique et de la MĂ©diterranĂ©e, de façon intrinsĂšque, sont naturellement poreuses. 8Sa configuration physique valide ce constat la mer MĂ©diterranĂ©e est une mer mĂ©diterranĂ©enne, les Ă©changes d’eaux profondes avec les ocĂ©ans sont limitĂ©s, mais existent. Mer intĂ©rieure, elle est rassurante, et c’est lĂ  sa principale caractĂ©ristique dont les textes se font l’écho, Ă  l’opposĂ© de la mer ocĂ©ane qui s’ouvre, elle, sur l’immensitĂ© terrifiante, mais aussi combien fascinante ! Dans cette typologie diffĂ©rentielle, toutes deux participent, par les images qu’elles suscitent, de l’expression humaine de l’angoisse existentielle Ă  laquelle cet imaginaire contrastĂ© tente de rĂ©pondre puisque, Ă  suivre Gilbert Durand, l’origine de l’imaginaire renvoie Ă  l’angoisse existentielle que provoque l’expĂ©rience nĂ©gative » du Temps » chez un ĂȘtre humain qui se sait mortel. De cette angoisse existentielle et universelle naĂźt l’imaginaire, jaillissement liquide qui combine des eaux calmes et bienfaisantes et des eaux torrentielles et furieuses, capables de tout emporter. 9MĂ©diterranĂ©e et Atlantique sont donc d’abord gĂ©ographiquement apparentĂ©s avant d’ĂȘtre unis dans le langage poĂ©tique. Les spĂ©cificitĂ©s de cette mer et de cet ocĂ©an font leur richesse et leur confĂšrent une force attractive crĂ©atrice exceptionnelle oĂč se mĂȘlent les images porteuses de l’expression de la Weltanschauung de l’homme. Les hypotextes les plus dĂ©cisifs qui se construisent autour de l’image de la mer se trouvent chez HomĂšre et Virgile. Ils donnent naissance Ă  un genre poĂ©tique, que l’on pourrait baptiser poĂ©sie maritime », qui va des poĂštes de la Renaissance jusqu’à nos jours en passant par les romantiques, et qui ne s’épuisera jamais car ce genre exprime l’imaginaire humain primordial au sens oĂč le dĂ©finit Gilbert Durand les images sont le moule affectif reprĂ©sentatif des idĂ©es, c’est-Ă -dire qu’elles sont antĂ©rieures aux idĂ©es et non le contraire. Ce genre fait naĂźtre et contient donc la quĂȘte du sens, L’OdyssĂ©e pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le rĂ©cit mythique de l’aventure humaine. 10Ce genre se dĂ©finit par des particularitĂ©s sĂ©miologiques et sĂ©mantiques et se dĂ©termine Ă  partir d’un archĂ©type, selon la dĂ©finition de Gilbert Durand, qui est la mer qu’elle soit OcĂ©ane ou MĂ©diterranĂ©e. À la lecture des poĂšmes maritimes », on peut observer la construction de certaines images et voir comment elles constellent » Ă  partir d’un noyau organisateur archĂ©typique ». C’est ainsi que peut s’expliquer la rencontre entre l’ocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e dans un mĂȘme poĂšme au fond de ce rĂ©ceptacle oĂč perdure le liquide amniotique, l’homme regarde l’infini de son Ăąme et l’étendue de tous ses possibles. 11Nous montrerons dans un premier temps comment l’ocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e se mĂȘlent au cƓur d’un mĂȘme poĂšme. Avant d’analyser l’évolution de cette fusion Ă  travers les Ɠuvres des poĂštes qui contemplent la mer et de ceux qui s’amarinent ; nous Ă©tudierons ainsi des extraits d’Ɠuvres occidentales de la Renaissance Ă  nos jours, sans oublier les poĂštes arabes modernes telle la libanaise Nadia TuĂ©ni. Puis nous expliquerons en quoi cette fusion relĂšve de l’archĂ©type de la mer, caractĂ©ristique de ce genre original qu’est la poĂ©sie maritime. Par le langage maritime, la poĂ©sie ouvre une porte vers un lendemain oĂč tout est possible, tel le gabier qui observe l’horizon, le poĂšte est tendu vers l’avenir, vers tous les avenirs oĂč se lit la quĂȘte de l’ĂȘtre aimĂ© et idĂ©alisĂ©, l’aspiration vers l’ailleurs, vers le dĂ©passement de soi, vers l’essence des choses quĂȘte qui n’est autre que celle de la parole poĂ©tique. Confluence poĂ©tique de la MĂ©diterranĂ©e et de l’Atlantique 12Le tableau suivant montre la signification de la prĂ©sence de ces deux espaces, intimement liĂ©s ou clairement distincts PoĂšmes Mer OcĂ©an Eau “À l’horizon” Didier Sicchia Personnification. Figure hostile Ă  la fois fascinante et terrifiante qui soumet l’homme. ReprĂ©sentation du lieu de la lutte inhĂ©rente Ă  l’homme exprimĂ©e dans le mythe de Sisyphe. Prise Ă  tĂ©moin du lecteur lutte Ă©levĂ©e Ă  une dimension collective “ Alfred de Musset MĂ©taphore de l’adversitĂ© Incarnation de la colĂšre Comparaison homme et ocĂ©an InfĂ©rioritĂ© de l’ocĂ©an face Ă  un sentiment propre Ă  l’humanitĂ© l’amitiĂ©. La contemplation des fureurs ocĂ©anes sert de contre-miroir Ă  la grandeur de l’homme et permet d’exprimer un hymne Ă  l’amitiĂ©. “À Ulric G” Alfred de Musset MĂ©taphore profondeur des eaux exprimant la profondeur de la douleur humaine qui, elle, est sans fond. “Bleu” Blaise Cendrars Expression de la douceur Comparaison avec un lac. RĂ©unification des Ă©lĂ©ments. “Brise marine” MallarmĂ© MĂ©taphore de l’ailleurs, de la destination assurant l’antidote Ă  l’ennui. “L’appel du large” Baudelaire Mer mĂ©taphore de l’utopie de toute Ă©vasion, Miroir sans fond de l’ñme humaine, vision de l’homme condamnĂ© Ă  l’amertume. “L’homme et la mer” Baudelaire Personnification de la mer. FraternitĂ© entre l’homme et la mer dans la complexitĂ© de leur Ăąme, mer et homme que voilĂ  toutefois frĂšres ennemis. “L’éternitĂ©â€ Rimbaud Lieu de l’allĂ©gresse. Union de l’eau et du feu de la mer et du soleil. Retour Ă  l’origine qui se traduit par un retour Ă  l’éternitĂ©. “La mer” Chateaubriand Personnification mĂšre aux multiples possibles, omniprĂ©sente, lieux de tous les rĂȘves et des rĂȘves les plus doux oĂč l’homme est enfin compris. Guide de l’ñme qui lui permet de s’unir au cosmos. Un Ă©lĂ©ment du grand tout, associĂ© aux orages » vers oĂč la mer guide l’ñme. “La mer” Sully Prudhomme Personnification femme dĂ©esse dont la grandeur isole et rend inaccessible. “Oceano nox” Victor Hugo Lieu fĂ©cond Personnification de la mĂšre. Lieu oĂč se manifeste la transcendance. Sentiment de la prĂ©sence de Dieu. Lieu hostile et porteur de guerre et de tourments pour l’homme. “Aurore sur la mer” RenĂ©e Vivien Confidente libĂ©ratrice et porteuse de vie. “L’ñge d’écume” Nadia TuĂ©ni Image de la vie. PrĂ©sence immanente porteuse de renouveau et de rĂ©surrection. Transcendance porteuse de rivalitĂ©. Une poĂ©tique Ă  deux versants ? 13Victor Hugo, dans le poĂšme suivant oĂč il se met face Ă  la mer et Ă  l’ocĂ©an, montre de façon caractĂ©ristique le visage de ces deux Ă©tendues Un jour que mon esprit de brume Ă©tait couvert,Je gravis lentement la falaise au dos vert,Et puis je regardai quand je fus sur la moi l’air et l’onde ouvraient leur double chose de grand semblait tomber des bruit de l’ocĂ©an, sinistre et furieux,Couvrait de l’humble port les rumeurs soleil d’oĂč pendaient des rayons magnifiques,À travers un rĂ©seau de nuages flottants,S’épandait sur la mer qui brillait par vent chassait les flots ou des formes sans nombre,Couraient. Des vagues d’eau berçaient des vagues d’ Ă©tait immense et l’on y sentait Dieu. 14La mer lui inspire des pensĂ©es d’énergie vitale et l’ocĂ©an des pensĂ©es d’énergie destructrices. 15RenĂ©e Vivien, dans Aurore sur la Mer », reprend la thĂ©matique de Victor Hugo pour comprendre, grĂące Ă  la vision de la mer, l’énergie de vie qui l’habite au-delĂ  des circonstances de son existence. La mer y est personnifiĂ©e en confidente et en Muse libĂ©ratrice. Je te mĂ©prise enfin, souffrance passagĂšre !J’ai relevĂ© le front. J’ai fini de Ăąme est affranchie, et ta forme lĂ©gĂšreDans les nuits sans repos ne vient plus l’ je souris Ă  l’Amour qui me vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs,D’une Ăącre odeur de sel ranimes ma faiblesse,Ô vent du large ! Emporte Ă  jamais les douleurs !Emporte les douleurs au loin, d’un grand coup d’aile,Afin que le bonheur Ă©clate, triomphal,Dans nos cƓurs oĂč l’orgueil divin se renouvelle,TournĂ©s vers le soleil, les chants et l’idĂ©al ! 16Ces poĂšmes emblĂ©matiques montrent que la contemplation de la mer et, plus encore, son contact ouvrent le cƓur de l’homme au lyrisme. En effet, tous les poĂšmes oĂč se trouve le mot mer ou le mot ocĂ©an expriment l’épanchement du cƓur, les questionnements sur l’ñme, dĂ©finition fondamentale du lyrisme ainsi naissent les poĂštes et les images porteuses d’idĂ©es qu’ils transmettent. 17La mer MĂ©diterranĂ©e ou OcĂ©ane est le lieu de tous les rĂȘves espace sans limite oĂč se disent les maux des hommes jusqu’aux plus innommables. Avant les romantiques, mis Ă  part le cas de Marbeuf qui Ă©crit un exercice de style autour du mot mer Et l’amour et la mer ont l’amer pour partage » et qui met en Ă©vidence combien l’image rĂ©veille l’idĂ©e et Ă  quel point la mer va devenir un archĂ©type, les poĂštes disant la mer ou l’ocĂ©an Ă©taient des navigateurs ils exprimaient donc la lutte de l’homme contre les flots, mais aussi l’émerveillement face Ă  la mer, sentiments annonciateurs de l’archĂ©type que constituent mer et ocĂ©an. Ainsi de Joseph-Étienne EsmĂ©nard 1769-1811, qui a rĂ©sidĂ© aux Antilles et qui Ă©crit La Navigation. De nos jours, il existe encore des poĂštes qui prennent la mer ou des marins qui deviennent poĂštes tel Henry Jacques 1886-1973, qui a franchi le Cap Horn sur un trois-mĂąts. 18Tous ces poĂštes peuvent faire leur la phrase de Victor Hugo Je rends Ă  la mer ce que j’ai reçu d’elle ». 19La poĂ©sie orientale, telle que la chante Nadia TuĂ©ni, par exemple dans L’ñge d’écume », Ă©voque la mer comme une entitĂ© faisant partie de l’ñme humaine, inscrite au plus profond de sa conscience, la mer habite l’homme comme l’homme habite la mer. Sa poĂ©sie dĂ©vide le thĂšme de l’osmose, voire de la fusion entre l’homme et la mer À Nijni-Novgorod la mer est oubliĂ©e dans les yeux du pĂȘcheurQui tout bas sous le vent ramasse l’ombre des figuiersIl met les transparences dans le jaune des ruinesSonnent les cloches vivesÀ Nijni-Novgorod oĂč le soleil entend et gonfle les priĂšresDes bĂ»chers de visages regardent le ciel froidTout incendiĂ© d’oiseaux. 20Dans le poĂšme Les Survivants », l’ocĂ©an est personnifiĂ©, comme crĂ©ateur transcendant qui met en rivalitĂ© les Ă©lĂ©ments alors que la mer est immanente Ă  l’homme et est unificatrice, accueillante et protectrice. Elle peut ĂȘtre Ă©galement purificatrice et libĂ©ratrice et, surtout, source de vie et mĂȘme de rĂ©surrection car elle est l’origine, le premier habitacle de l’homme. Vie et mer sont synonymes. 21Elle est renouvellement, donc porteuse de l’oubli qui assure la vie. Reprenant la vision de la mer et de l’ocĂ©an jusque-lĂ  vĂ©hiculĂ©e par les poĂštes, Nadia TuĂ©ni montre bien qu’elle est un archĂ©type, celui de l’origine qui contient tout ce qui touche Ă  l’ñme humaine Un oiseau sur l’occident se pose. À peine dans tes mains la nuit s’obstine, l’amour comme une odeur se couche, telle est l’aube qui me paralyse jusqu’à la je pouvais dire je n’ai qu’un silence, si je pouvais dans la lumiĂšre sans rĂ©ponse faire d’un cri un pays, alors il n’y aurait pas de fin sur l’ pas d’ocĂ©an je nomme l’eau, et le ciel sera fou. La terre a reconnu mes lĂšvres. Moi je cherche encore ce qui dans le sommeil est peuplĂ© de vautours. Aucun lien entre la croix et le geste. En fermant les yeux je vois la vie Ă  perdre du voyageur telle est la tendre plainte, et dans sa voix l’écho d’un ancien bord de la mĂ©moire une oreille jardins rampent sous la lune et la pluie immobile sur l’aile d’ survivrons jusqu’à en rire ; de dos c’est survivrons au mouvement paisible du soleil avec la patience des dont le ventre est temps d’aimer, moi qui n’ai rien compris au rĂšgne des distances, que dire au vent qui nous dĂ©membre, Ă  la peur qui nous tranche la tĂȘte ? Tout homme endormi est une Ă©tĂ© cette image trouĂ©e de mille angoisses qui saignait de mĂ©moire ? Ô mort plus nourriciĂšre que le feu, s’il n’y a qu’un conteur sans histoire et le chien bleu des songes, alors je ne dĂ©pends que de la un bruit de corps froissĂ© envahit le dĂ©sert ; il s’agit d’un matin qui m’échappe des doigts, avec des cris de toutes les couleurs. Les villes se peignent de survivons jusqu’à en rire, jusqu’au regard fixe entre parole et temps long se repose. 22Dans ses poĂšmes suivants, la mer apparaĂźt comme l’origine de toute vie et, partant, rĂ©ponse de vie Ă  la mort, elle assure le renouveau jusqu’à la rĂ©surrection inclusivement À l’origine il y eut un rĂȘveur de terreComme une goutte de pluie au soleilQuand l’hiver n’est plus tout Ă  fait dire mon envie d’ĂȘtreElle qui et simplement la mort ?Dois-je dire l’espace qui se tord les mainsDe n’avoir rien compris au rire de l’enfant ?“Qu’on me donne un chemin et j’en ferais un mondeProfond comme une couleur une odeur un matin” ;Ainsi parleraient la mer et ses peuplesÀ qui ne demande qu’à croire ;Pourtant le ciel de peur existe Et le sol sous nos tĂȘtes espĂšre l’interminable est tardif ce geste de colĂšreQui nous fait deux fois homme et plusieurs fois vivant. Reviendras-tu si je disais la terre est au bout de tes doigtsComme une branche calcinĂ©e et dĂ©jĂ  refroidie ?Les oiseaux sont morts plusieurs fois Ă  pic contre tes cheveux blondsIls avaient adoptĂ© la mer pour viceÀ cause des algues sonoresEt des pistes qui se dĂ©fontLentementTrop tard pour naĂźtre chaque instantÀ genoux devant des visages oĂč toute couleur est hostieComme une gorge prise au bĂ©tail qui dĂ©vore un rayon de soleilReviendras-tu si je disais la mer est au bout de tes doigts ? J’ai retenu la viePour que dure l’instant sous le poids des mĂ©moiresJ’ai retenu la nuitPlus doucement qu’une main de femmePlus longuement sans oublierContre des murs vivantsSur un Ă©troit chemin utile comme un arbrePour que le don de Mort recouvre les eaux suresJ’ai retenu la merLoin des cathĂ©drales dont elle se glorifieLoin de ces araignĂ©es qui tissent encore des vagues pour attirer la plageEt des rochers tordus oĂč s’en ira la vieJ’ai retenu la vieJ’ai retenu la merPour que reste le cri des oiseaux de l’orageCeux qui n’ont plus rien dit depuis la grande attenteCeux qui prient chaque fois pour les morts en puissanceEt dĂ©tiennent la tour d’oĂč soufflent tous les ventsJ’ai retenu la merLa nuit est moins fĂ©roceQui permet au soleilUn temps de revenir. 23Ainsi, l’étude des poĂšmes les plus porteurs de sens, quels que soient les Ăąges et les cultures, montre que la mer, qu’elle soit MĂ©diterranĂ©e ou OcĂ©ane, est le miroir oĂč l’homme tente de percer les secrets de son Ăąme en quĂȘte de lui-mĂȘme, de l’origine retrouvĂ©e et, ainsi, de la mort vaincue. La mer l’attire et le fait fuir de façon magnĂ©tique selon les Ă©motions qui le traversent. ArchĂ©type et Ă©mergence d’un genre 24Qu’est-ce qu’un archĂ©type ? Gilbert Durand utilise ce terme dans la lignĂ©e des Ă©tudes de Jung qui dĂ©finit l’archĂ©type comme un concept se rapportant Ă  une structure psychique. Un archĂ©type est, au sens Ă©tymologique, un modĂšle gĂ©nĂ©ral, une forme d’expression donnĂ©e a priori », c’est-Ă -dire une image primordiale » possĂ©dant un fort pouvoir de reprĂ©sentation qui ne fonctionne que par des caractĂ©ristiques intrinsĂšques et oĂč se trouve contenu un thĂšme universel, le tout exprimĂ© Ă  travers les modĂšles Ă©lĂ©mentaires de reprĂ©sentation, qui procĂšdent de l’inconscient. Selon Jung, l’archĂ©type organise et structure les processus psychiques de l’ĂȘtre humain, Ă  l’instar de l’instinct chez les animaux. Il s’agit d’images mentales qui structurent l’inconscient collectif. 2 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de l’imaginaire, op. cit., p. 19. 3 Ibid., p. 20. 25Dans Les structures anthropologiques de l’imaginaire introduction Ă  l’archĂ©typologie gĂ©nĂ©rale, Gilbert Durand explique que l’image est porteuse de sens et que ce sens est Ă  chercher dans le sens figurĂ©2, il approfondit la pensĂ©e de Jung en explicitant que toute pensĂ©e repose sur des images gĂ©nĂ©rales, les archĂ©types, schĂ©mas ou potentialitĂ©s fonctionnelles » qui façonnent inconsciemment la pensĂ©e », siĂšge de l’imagination oĂč s’homogĂ©nĂ©ise la reprĂ©sentation3. Les archĂ©types, qui constituent les images primordiales, donnent corps aux schĂšmes. L’archĂ©type est le lieu qui fournit une structure Ă  l’idĂ©e, l’image donnant naissance Ă  l’idĂ©e. Le schĂšme de l’ennui, par exemple, correspond au rĂ©flexe de l’envie de l’ailleurs dans toutes les acceptions du terme, dont la quĂȘte de l’origine. Rencontrant le schĂšme de la peur de la mort, quelle que soit la forme que prend cette peur, il donne l’archĂ©type de la mer. Le schĂšme de la rĂ©volte sous toutes ses formes correspond Ă  la dynamique de la tempĂȘte et donne l’archĂ©type de l’ocĂ©an. 26Nous voyons bien ici que l’archĂ©type n’est pas un symbole, car l’archĂ©type est universel et Ă©chappe Ă  toute ambivalence, de plus il n’est pas polyvalent et est associĂ© Ă  un schĂšme de façon univoque. L’archĂ©type est une des composantes qui structurent le mythe, rĂ©cit toujours vivant mais Ă  la plasticitĂ© infinie, relatif Ă  une Ă©poque donnĂ©e, lieu des questionnements les plus profonds des hommes. 27De cet archĂ©type Ă©merge un genre. La poĂ©sie mentionnant la MĂ©diterranĂ©e ou l’Atlantique fait Ă©merger un genre nouveau que l’on peut nommer poĂ©sie de la mer et de l’ocĂ©an, ou poĂ©sie maritime si l’on englobe l’élĂ©ment marin Ă  l’élĂ©ment ocĂ©anique. En effet, cette poĂ©sie correspond bien au concept de type catĂ©goriel qui dĂ©finit un genre littĂ©raire, elle rĂ©unit sous une forme et un fond commun un ensemble de poĂšmes. Elle appartient Ă  un cadre qui correspond aux attentes du lecteur et Ă  un modĂšle d’écriture pour le poĂšte systĂšme d’énonciation, registres et thĂšmes convergents. 28La mer comme l’ocĂ©an permettent l’expression poĂ©tique des Ă©motions sentiment de la nature, amour, amitiĂ©, mĂ©lancolie, peur face Ă  la mort, adoration religieuse, le lyrisme a Ă©tĂ© la premiĂšre expression humaine que l’on retrouve dans le mythe, les psaumes ou les premiĂšres odes. Dans cette expression primordiale dominent le vocabulaire affectif, les interrogations existentielles, les exclamations Ă©motionnelles, les invocations ; sa langue est celle des figures de style mĂ©taphores et personnification qui rĂ©vĂšlent en l’homme sa quĂȘte de relation et, donc, d’harmonie avec le monde qui l’entoure et plus particuliĂšrement avec cette Ă©tendue d’eau d’oĂč il se dit provenir tant elle lui parle de lui. 29Ainsi s’affiche le lien porteur de sens unissant mer MĂ©diterranĂ©e et ocĂ©an Atlantique qui tous deux participent de l’aspiration vers l’inconnu dans tout son potentiel fantasmatique, comme vers la sĂ©rĂ©nitĂ© du retour Ă  l’unitĂ© originelle.

detroit reunissant l atlantique a la mediterranee