Laqualité des eaux de baignade dans les plages nationales ont enregistré un léger recul au titre de la saison 2011/2012, avec 90,26% de stations de surveillance déclarées conformes aux exigences réglementaires pour la baignade contre 94,48% la saison précédente, selon le rapport national 2011/2012 sur la surveillance des eaux de baignade.
Bandeannonce de l'émission "Des Racines et Des Ailes : De l'Atlantique à la Méditerranée" rediffusée le 14/06/2017.Retrouvez "Des Racines et Des Ailes" sur
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LACONVENTION DE BARCELONE. 155. tocoles, la Convention elle-mĂȘme se contente d'en Ă©noncer les principes. Par contre, il n'existe que des dĂ©clarations de principe, insĂ©rĂ©es dans la Convention en ce qui concerne la pollution par les navires (art. 6), la pollution rĂ©sultant de l'exploration et l'exploitation du plateau continental, du fond de la mer et de son sous-sol (art.
Longuede 3 800 kilomĂštres, elle occupe 2,5 millions de km 2, soit 1/35 e de lâAtlantique. Sa largeur varie, de 1 700 km entre Trieste et la Libye Ă 138 km entre la Sicile et la Tunisie et 13 km entre le Maroc et lâEspagne. Dâune profondeur moyenne de 1 500 mĂštres, elle est divisĂ©e en deux bassins, oriental et occidental, sĂ©parĂ©s par le dĂ©troit situĂ© entre la Sicile et la
Laprise en compte de ces quatre enjeux pourrait donc nourrir les rĂ©flexions des Ătats membres en dessinant les contours d'un avenir dans lequel l'Union europĂ©enne serait un pourvoyeur majeur d'une sĂ»retĂ© maritime globale, aux procĂ©dures plus efficaces et qui regarde dĂ©sormais davantage vers de nouvelles zones maritimes d'intĂ©rĂȘt, bien au-delĂ de ses
79sX. Rappel de la vision et des objectifs stratĂ©giques La stratĂ©gie de façade maritime MĂ©diterranĂ©e repose sur une vision Ă 2030 fondĂ©e sur une exigence celle de lâatteinte et du maintien du bon Ă©tat Ă©cologique et la prĂ©servation dâun littoral attractif ; un projet une Ă©conomie bleue durable et productive ; un levier une transition Ă©cologique pour la mer et le littoral effective. Les 53 objectifs environnementaux et les 62 objectifs sociaux-Ă©conomiques adoptĂ©s concilient, dans le souci dâune dĂ©marche intĂ©grĂ©e, le dĂ©veloppement Ă©conomique des activitĂ©s maritimes et le respect du milieu marin ex soutien Ă la mise en place de zones de mouillages organisĂ©s et la mise en place de services auprĂšs des plaisanciers. Lien entre les actions existantes et les nouvelles Le lien entre les actions existantes et les actions nouvelles Ă©tait primordial pour assurer une cohĂ©rence et une continuitĂ© des politiques publiques. Ainsi, de novembre 2019 Ă fĂ©vrier 2020, il a Ă©tĂ© procĂ©dĂ© Ă lâanalyse de la suffisance des mesures mises en Ćuvre sur le volet environnemental, notamment au travers du Plan dâaction pour le milieu marin. Par ailleurs, un recensement des actions socio-Ă©conomiques mises en Ćuvre par les acteurs de la façade MĂ©diterranĂ©e a Ă©tĂ© rĂ©alisĂ©, notamment grĂące Ă la participation des collectivitĂ©s rĂ©gionales cet exercice Ă©tait inĂ©dit Ă cette Ă©chelle. Ce recensement et cette analyse de la suffisance des actions existantes ont Ă©tĂ© dĂ©terminants dans le processus dâĂ©laboration des volets opĂ©rationnels des documents stratĂ©giques de façade. Ils ont permis de justifier le maintien ou non dâaction en face dâun objectif stratĂ©gique il a parfois Ă©tĂ© considĂ©rĂ© que les actions existantes suffisaient pour atteindre un objectif dĂ©fini et de rĂ©flĂ©chir Ă de nouvelles actions. Ce travail est une garantie du caractĂšre opĂ©rationnel et rationnel du plan dâaction, dĂšs lors que chacune de ces actions est vĂ©cue comme une nĂ©cessitĂ©. Aujourdâhui, chacune des actions du document comprend des Ă©lĂ©ments de contextualisation permettant dâexpliciter prĂ©cisĂ©ment ce lien entre actions existantes et nouvelles. Les thĂ©matiques » retenues Ă lâĂ©chelle de la façade Six chapitres, six problĂ©matiques, six univers » diffĂ©rents oĂč agir Le plan dâaction se dĂ©cline en six chapitres, six problĂ©matiques distinctes, cohĂ©rentes, qui se justifient par leur approche territoriale, au sein des zones de vocation dĂ©finies dans la stratĂ©gie de façade maritime. La diversitĂ© dâacteurs, dâunivers, dâenjeux, les temporalitĂ©s et les modalitĂ©s dâactions sont si hĂ©tĂ©rogĂšnes que les rĂ©sumer leur fait perdre leur matiĂšre. Pour autant, la feuille de route, dĂ©crite ci-dessous, sans ĂȘtre exhaustive, permet une approche dynamique synthĂ©tique, qui traduit la mobilisation dâune façade entiĂšre sur une politique maritime intĂ©grĂ©e. Chapitre 1 â Littoral Il prĂ©sente les actions qui sâexerceront principalement dans les zones de vocation littorales, câest-Ă -dire majoritairement situĂ©es dans la bande des 3 milles et lieux dâintense concentration dâactivitĂ©s et dâenjeux majeurs. Les actions concernent Ă la fois la gestion durable des activitĂ©s anthropiques cĂŽtiĂšres, la comprĂ©hension de leurs impacts cumulĂ©s et la rĂ©duction de leurs pressions. Elles sâattachent Ă©galement Ă anticiper lâĂ©volution structurelle des activitĂ©s anthropiques qui ont un lien direct avec les politiques publiques des territoires littoraux, notamment les Ă©nergies marines renouvelables pour lâautonomie Ă©nergĂ©tique, lâatteinte zĂ©ro artificialisation nette », mais aussi lâaccessibilitĂ©, lâĂ©cotourisme et lâamĂ©lioration de la qualitĂ© de lâair. Introduction du plan d'action façade Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 2 â Ressources halieutiques et aquaculture Les actions prĂ©sentĂ©es concernent dâune part la rĂ©duction des impacts de la pĂȘche professionnelle, de la pĂȘche rĂ©crĂ©ative et de lâaquaculture notamment par lâamĂ©lioration des connaissances des stocks, la sensibilisation et la formation, et une volontĂ© de rĂ©duction forte des captures accidentelles. La deuxiĂšme partie du chapitre rassemble les actions dĂ©diĂ©es Ă un accompagnement fort de la filiĂšre, notamment en termes de recherche et dâinnovation, mais aussi dâimplantation Ă©conomique territoriale et de meilleure visibilitĂ© pour les populations locales. Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 3 â Espaces et espĂšces emblĂ©matiques Ce chapitre se concentre notamment sur des espĂšces non commerciales particuliĂšrement vulnĂ©rables et qui reprĂ©sentent pour certaines de nouveaux enjeux du Document stratĂ©gique de façade par rapport au Plan dâaction pour le milieu marin notamment, Ă©lasmobranches et tortues marines. Il se consacre Ă©galement Ă mettre en valeur les actions innovantes que portera le DSF MĂ©diterranĂ©e sur les paysages littoraux et sous-marins, ainsi que le patrimoine archĂ©ologique. Chap_espece Document PDF Ko Chap_espece Document PDF Ko Chapitre 4 â Univers portuaire et industriel Les actions portent sur lâamĂ©lioration de la structuration des filiĂšres des industries navales et nautiques notamment dans leur lien avec les appels Ă projets et Ă manifestation dâintĂ©rĂȘt nationaux et europĂ©ens pour faire de la façade MĂ©diterranĂ©enne une vitrine de lâexcellence et de lâinnovation, en matiĂšre de numĂ©rique et dâĂ©coconception. Les actions relatives aux ports sont majeures car elles garantiront la rĂ©duction Ă termes des pollutions et nuisances par le dĂ©veloppement de lâĂ©lectrification des navires et des gaz Ă faible Ă©mission. Elles sâattacheront Ă©galement Ă renforcer le lien du port avec le citoyen et la ville pour valoriser cet Ă©lĂ©ment structurant de lâurbanisation du littoral. Document PDF Ko Document PDF Ko Chapitre 5 â Ăduquer, sensibiliser Les mĂ©tiers maritimes peuvent souffrir dâun manque dâattractivitĂ© et de visibilitĂ© les actions prĂ©sentĂ©es dans ce chapitre ont pour objet de monter une gouvernance de façade opĂ©rationnelle, de porter des actions de communication coordonnĂ©es et efficaces, de crĂ©er des passerelles entre les mĂ©tiers pour renforcer leur visibilitĂ© auprĂšs des jeunes. Une deuxiĂšme partie prĂ©sente les actions de sensibilisation et dâĂ©ducation Ă lâenvironnement, pour tout Ăąge, que la MĂ©diterranĂ©e porte tout particuliĂšrement depuis le premier cycle du PAMM et qui visent Ă gagner Ă©galement en coordination et efficacitĂ©, par des supports innovants et des partenariats particuliers. Document PDF Ko Chapitre 6 â DĂ©chets Ce chapitre rassemble les actions dĂ©diĂ©es Ă la rĂ©duction des dĂ©chets, Ă leur collecte et Ă leur valorisation dans chacune des filiĂšres et des sources de production connues Ă lâĂ©chelle de la façade et du bassin versant. C Document PDF Ko C Document PDF Ko Annexes Annexe_1_Tableau_de_synthese des actions_façade Document PDF Ko Annexe_2_Liste des actions_zones_1_a_15-2_façade Document PDF Ko Annexe_2_Liste des actions par zone_16_a_30-2_façade Document PDF Ko Annexe_3_derogations_façade Document PDF Ko Annexe_4_Glossaire du plan d'action_façade Document PDF Ko Annexe_5_Liste_des_acronymes du plan d'action_façade Document PDF Ko
Le dĂ©troit de Gibraltar est le seul lien naturel entre l'ocĂ©an Atlantique et la MĂ©diterranĂ©e et l'une des voies navigables les plus frĂ©quentĂ©es du monde. Le dĂ©troit est aussi un point de rencontre pour les amoureux de la nature, d'oĂč l'on peut observer des baleines, des dauphins et des oiseaux migrateurs. Le dĂ©troit de Gibraltar - Origine et importance pour la nature StraĂe von Gibraltar mit Richtung des Schiffsverkehrs Le dĂ©troit de Gibraltar relie l'Atlantique et la MĂ©diterranĂ©e, il mesure environ 60 kilomĂštres de long et entre 14 et 44 kilomĂštres de large. Le dĂ©troit de Gibraltar est le seul lien naturel entre l'ocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e et l'une des voies navigables les plus frĂ©quentĂ©es du monde. environs 300 navires traversent le dĂ©troit en 24 heures, soit un navire toutes les 5 minutes. En raison des courants d'eau spĂ©cifique, la nourriture est trĂšs bonne, ce qui attire mĂȘme les baleines et les dauphins. Ici, dans le sud de l'Espagne, vous avez l'occasion d'observer les mammifĂšres marins fascinants en compagnie de firmm. Le point le plus Ă©troit du dĂ©troit est prĂšs de Tarifa, la ville la plus mĂ©ridionale du continent europĂ©en. Il n'y a que 14 kilomĂštres jusqu'Ă la montagne Jbel Musa au Maroc, Afrique. De nombreux oiseaux migrateurs traversent le dĂ©troit lors de leurs voyages entre l'Europe et l'Afrique. Un aperçu du prĂ©histoire Carte en relief du bassin mĂ©diterranĂ©en avec les rĂ©gions limitrophesRoger Pibernat sous la direction de Daniel Garcia-Castellanos Le bassin mĂ©diterranĂ©en actuel est un vestige de la mer de TĂ©thys, qui a pris naissance il y a environ 250 millions d'annĂ©es et a progressivement disparu en raison du dĂ©placement des plaques continentales. Lorsque la plaque africaine est entrĂ©e en collision avec le Proche-Orient il y a 15 millions d'annĂ©es, la connexion avec l'ocĂ©an Indien a d'abord Ă©tĂ© coupĂ©e. Il y a environ 6 millions d'annĂ©es, la liaison avec l'Atlantique Ă©tait Ă©galement fermĂ©e - on l'appelle la Rue BĂ©tique et elle Ă©tait lĂ oĂč se trouve l'actuelle Malaga. Cette dĂ©rive des plaques continentales est d'ailleurs responsable de l'origine des CordillĂšres BĂ©tiques, une chaĂźne de montagnes dont fait partie la Sierra Nevada. Il y a environ 6 millions d'annĂ©es, la mer MĂ©diterranĂ©e s'Ă©tait assĂ©chĂ©e. La MĂ©diterranĂ©e Ă©tait complĂštement sĂ©parĂ©e de l'ocĂ©an et elle s'Ă©tait assĂ©chĂ©e avec le temps probablement sur plusieurs dizaines de milliers d'annĂ©es pour devenir un gigantesque dĂ©sert de sel. Aux endroits les plus profonds, des roches sĂ©dimentaires se sont dĂ©posĂ©s, contenant des sels restant aprĂšs l'Ă©vaporation. Cette Ă©poque est appelĂ©e la crise de salinitĂ© messinienne. A cette Ă©poque, le dĂ©troit de Gibraltar appartenait Ă une chaĂźne de montagnes sans lien avec la mer - jusqu'Ă il y a environ 5,3 millions d'annĂ©es, le pont terrestre entre l'Europe et l'Afrique se baissait lĂ©gĂšrement. L'eau est ensuite retournĂ©e dans le bassin mĂ©diterranĂ©en au dĂ©troit actuel de Gibraltar. Pendant plusieurs millĂ©naires, ce n'Ă©tait qu'une petite quantitĂ©. Mais l'eau s'est creusĂ©e de plus en plus profondĂ©ment dans le col terrestre et, avec le temps, des masses d'eau de plus en plus grandes se sont infiltrĂ©es, jusqu'Ă ce que le niveau de l'eau de la MĂ©diterranĂ©e monte Ă la fin, probablement jusqu'Ă 10 mĂštres par jour. Le dĂ©troit de Gibraltar aujourd'hui Sans le dĂ©troit de Gibraltar, cette connexion avec l'Atlantique, le niveau da la MĂ©diterranĂ©e se baisserait de 1,5 mĂštre chaque annĂ©e parce que les fleuves et les pluies ne peuvent pas compenser la perte d'eau par Ă©vaporation dans cette rĂ©gion chaude et sĂšche de la planĂšte. Environ 1 million de mĂštres cubes d'eau entrent par le dĂ©troit en direction de la MĂ©diterranĂ©e chaque seconde, ce qui correspond Ă un cube d'eau de 100 mĂštres. Il s'agit d'un courant d'eau fraĂźche Ă la surface du dĂ©troit. En raison de sa forte teneur en sel, l'eau de la MĂ©diterranĂ©e est plus lourde et se baisse dans le bassin mĂ©diterranĂ©en, repoussant les eaux profondes dans l'Atlantique. Dans les Ă©lĂ©vations et les dĂ©pressions du seuil de Gibraltar dans la zone du dĂ©troit, des turbulences se produisent, qui transportent de nombreux nutriments des profondeurs vers la surface. L'eau riche en nutriments et la lumiĂšre favorisent la formation de plancton vĂ©gĂ©tal phytoplancton - une condition prĂ©alable Ă un approvisionnement alimentaire important. Les baleines et les dauphins en profitent Ă©galement. Il n'est donc pas surprenant que nous puissions rĂ©guliĂšrement observer sept espĂšces de baleines et de dauphins dans le dĂ©troit malgrĂ© le grand trafic qui produit un bruit Ă©norme. Limite de vitesse pour le dĂ©troit de Gibraltar Pour protĂ©ger les mammifĂšres marins, le ministĂšre espagnol de l'Environnement a fixĂ© une limite de vitesse de 13 nĆuds 24 km/h dans le dĂ©troit en fĂ©vrier 2007. firmm a Ă©tĂ© impliquĂ© de maniĂšre signifiante dans la dĂ©cision Nos annĂ©es de recherche ont contribuĂ© Ă ce que ce sujet soit abordĂ©. Le dĂ©troit dans la mythologie Le Rocher de Gibraltar et le Mont Jbel Musa la montagne MoĂŻse au Maroc sont aussi connus comme les Piliers d'Hercule. Selon la mythologie grecque, Hercule a traversĂ© le mont Atlas pour voler le troupeau de bĂ©tail de GĂ©ryon. Cependant, avec sa force surhumaine, il perça la montagne au milieu et crĂ©a ainsi le dĂ©troit de Gibraltar. A la sortie de la MĂ©diterranĂ©e, il marque la fin du monde avec l'inscription "non plus ultra pas au-delĂ . Les piliers d'Hercule, y compris l'inscription, se sont retrouvĂ©s dans les armoiries espagnoles sous Charles Ier Ă©galement empereur allemand Charles V. Mais comme l'AmĂ©rique avait dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©couverte, la devise a Ă©tĂ© changĂ©e pour PLUS ULTRA au-delĂ . Les colonnes et l'inscription dĂ©corent d'ailleurs aussi les armoiries nationales actuelles de l'Espagne.
Vous pouvez utiliser cette photo libre de droits "DĂ©troit de Gibraltar un navire au loin et la cĂŽte marocaine dans les eaux qui relient l'Espagne au Maroc, le tronçon de mer qui relie l'ocĂ©an Atlantique Ă la mer MĂ©diterranĂ©e" Ă des fins personnelles et commerciales conformĂ©ment Ă la licence Standard ou Ătendue. La licence Standard couvre la plupart des cas dâutilisation, comprenant la publicitĂ©, les conceptions dâinterface utilisateur et lâemballage de produits, et permet jusquâĂ 500 000 copies imprimĂ©es. La licence Ătendue autorise tous les cas dâutilisation sous la licence Standard avec des droits dâimpression illimitĂ©s et vous permet dâutiliser les images tĂ©lĂ©chargĂ©es pour la vente de marchandise, la revente de produits ou la distribution pouvez acheter cette photo et la tĂ©lĂ©charger en haute dĂ©finition jusquâĂ 4303x2748. Date de lâupload 12 aoĂ»t 2017
N° 3615 ______ ASSEMBLĂE NATIONALE CONSTITUTION DU 4 OCTOBRE 1958 QUATORZIĂME LĂGISLATURE EnregistrĂ© Ă la PrĂ©sidence de l'AssemblĂ©e nationale le 29 mars 2016 RAPPORT FAIT AU NOM DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ĂTRANGĂRES SUR LE PROJET DE LOI ADOPTĂ PAR LE SĂNAT, autorisant lâaccession de la France au protocole sur le statut des quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux créés en vertu du TraitĂ© de lâAtlantique Nord, PAR M. Guy-Michel CHAUVEAU DĂ©putĂ© ââ ET ANNEXE TEXTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ĂTRANGĂRES Voir les numĂ©ros SĂ©nat 286, 457, 458 et 111 2015-2016. AssemblĂ©e nationale 3578, 3620 SOMMAIRE ___ Pages INTRODUCTION 5I. UN DĂMARCHE DE COHĂRENCE ET DE CONSĂQUENCE 7A. LâABOUTISSEMENT DâUN RETOUR ENGAGĂ DĂS 1995 7 B. TROIS ĂLĂMENTS SUPPLĂMENTAIRES Ă PRENDRE EN COMPTE 9 1. La simplicitĂ© administrative et la sĂ©curitĂ© juridique 9 2. Lâinfluence française 10 3. Lâabsence dâincidence et ainsi dâinflexion sur notre positionnement vis-Ă -vis de lâOTAN 11 4. Une nĂ©gociation sans difficultĂ© 12 II. UN ACCORD TECHNIQUE CLASSIQUE, QUI NE SOULĂVE AUCUNE DIFFICULTĂ 13A. LE CHAMP DâAPPLICATION LES QUARTIERS GĂNĂRAUX MILITAIRES INTERALLIĂS, LEURS PERSONNELS ET LEURS PERSONNES Ă CHARGE 131. Les structures civiles et militaires de lâOTAN et leurs statuts 13a. Les structures de lâOTAN 13 b. La convention de Londres de 1951 SOFA OTAN sur le stationnement des forces armĂ©es 14 c. La convention dâOttawa de 1951 sur le statut de lâOTAN 15 2. Le protocole de Paris un texte spĂ©cifique aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux 15a. Une mise en Ćuvre, avec des adaptations, de la convention SOFA OTAN 15 b. Son champ dâapplication les quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux, ainsi que leurs personnels civils et militaires 15 B. DES DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES, FISCALES ET TECHNIQUES 161. Le statut des quartiers gĂ©nĂ©raux 16 2. La couverture juridique des personnes civils et militaires, et de leurs ayant droits 17 3. Le rĂšglement des diffĂ©rends et les dispositions finales 18 C. UNE RATIFICATION NĂCESSAIREMENT PAR VOIE LĂGISLATIVE 19 D. UNE APPLICATION ĂVENTUELLE Ă CERTAINS QUARTIERS GĂNĂRAUX ET CERTAINES STRUCTURES EN FRANCE, MAIS APRĂS UNE DĂCISION EXPLICITE AU CAS PAR CAS 20 EXAMEN EN COMMISSION 23 ANNEXE N° 1 LISTE DES PERSONNES AUDITIONNĂES 25 ANNEXE TEXTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ĂTRANGĂRES 27 INTRODUCTION Mesdames, Messieurs, La rĂ©intĂ©gration par la France de la structure du commandement intĂ©grĂ© de lâOrganisation du TraitĂ© de lâAtlantique OTAN, en 2009, conduit naturellement Ă se poser la question de la ratification du protocole de Paris du 28 aoĂ»t 1952 sur le statut des quartiers militaires internationaux créés en vertu du traitĂ© de Washington du 4 avril 1949 donnant naissance Ă lâAlliance atlantique. Ce protocole a Ă©tĂ© une premiĂšre fois ratifiĂ© par la France, le 20 janvier 1955, alors que notre pays, membre fondateur de lâAlliance, accueillait non seulement le siĂšge de lâOTAN, mais aussi le Grand quartier gĂ©nĂ©ral des puissances alliĂ©es en Europe GQGPAE ou SHAPE en anglais, Ă Rocquencourt. Ă lâAssemblĂ©e nationale, le rapporteur en Ă©tait le gĂ©nĂ©ral Pierre Billotte. Ce protocole a Ă©tĂ© dĂ©noncĂ© le 30 mars 1966, avec effet au 31 mars 1967, lorsque la France a dĂ©cidĂ©, dans les circonstances historiques que nous connaissons, de quitter la structure de commandement intĂ©grĂ©e. A alors eu lieu le transfert du SHAPE en Belgique, Ă Mons, oĂč il est toujours Ă©tabli. Cinquante ans aprĂšs, la dĂ©marche inverse sâimpose. Dâune part, la rĂ©intĂ©gration opĂ©rĂ©e Ă partir de 2009 a donnĂ© des rĂ©sultats positifs. Sa pertinence a Ă©tĂ© confirmĂ©e dĂšs 2012 par le rapport pour le PrĂ©sident de la RĂ©publique française sur les consĂ©quences du retour de la France dans le commandement intĂ©grĂ© de lâOTAN, sur lâavenir de la relation transatlantique et les perspectives de lâEurope de la dĂ©fense » Ă©tabli par M. Hubert VĂ©drine, ancien ministre des affaires Ă©trangĂšres. Ensuite, le protocole est un texte trĂšs technique, de consĂ©quence, dont les dispositions de type accord de siĂšge dâune organisation internationale » ne soulĂšvent pas de difficultĂ©. Il dĂ©finit le cadre juridique du stationnement des quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s et accorde une couverture juridique administrative, douaniĂšre et fiscale Ă leurs personnels militaires et civils, ainsi quâĂ leurs ayant droits. Il complĂšte et prĂ©cise la convention de Londres du 19 juin 1951 entre les Ătats parties au TraitĂ© de lâAtlantique Nord sur le statut de leurs forces, dite SOFA OTAN Status Of Force Agreement, sur le statut des forces armĂ©es dâun pays membre de lâAlliance lorsquâelles sont dĂ©ployĂ©es sur le territoire dâun autre Ătat membre. Cette convention nâa jamais Ă©tĂ© dĂ©noncĂ©e par la France. De plus, il nâimplique aucune inflexion ni aucun inflĂ©chissement de notre position au sein de lâOTAN. Sa ratification ouvre Ă lâopposĂ© la perspective dâune valorisation sur notre territoire des quartiers gĂ©nĂ©raux et structures militaires françaises certifiĂ©s par lâOTAN et ouverts Ă la multi-nationalitĂ©. Enfin, Ă quelques mois du prochain sommet de lâOTAN, qui aura lieu les 8 et 9 juillet 2016 Ă Varsovie, la France, qui est lâun des trĂšs rares membres de lâAlliance Ă avoir une capacitĂ© militaire opĂ©rationnelle de premier plan, ne peut que gagner Ă conforter son influence au sein de lâAlliance en montrant quâelle est prĂȘte, si nĂ©cessaire, Ă dĂ©velopper ses quartiers gĂ©nĂ©raux en accueillant sur son sol des personnels des armĂ©es alliĂ©es dans les mĂȘmes conditions que les autres Ătats. Au surplus, il faut toujours le rappeler, lâAlliance atlantique est une alliance dĂ©fensive fondĂ©e sur le principe de lâassistance mutuelle en cas dâattaque armĂ©e contre un de ses membres, comme le prĂ©voit lâarticle 5 du traitĂ© de 1949, selon le principe tous pour un, un pour tous ». Câest dans cette perspective que le prĂ©sent projet de loi visant Ă autoriser lâaccession de la France au protocole de Paris, a Ă©tĂ© adoptĂ© par le SĂ©nat, Ă lâissue dâun dĂ©bat en sĂ©ance publique, le 15 mars dernier, sur le rapport de M. Jacques Gautier, sĂ©nateur, vice-prĂ©sident de la dĂ©lĂ©gation française Ă lâAssemblĂ©e parlementaire de lâOTAN, et quâil revient Ă lâAssemblĂ©e de faire de mĂȘme, sans rĂ©serve. I. UN DĂMARCHE DE COHĂRENCE ET DE CONSĂQUENCEA. LâABOUTISSEMENT DâUN RETOUR ENGAGĂ DĂS 1995LâAlliance atlantique a Ă©tĂ© créée le 4 avril 1949 par le TraitĂ© de Washington. Câest un traitĂ© dâassistance mutuelle en cas dâagression contre lâun de ses membres. Son article 5 dĂ©finit les termes et conditions de cet engagement de dĂ©fense collective. Son dispositif est le suivant Les parties conviennent quâune attaque armĂ©e contre lâune ou plusieurs dâentre elles survenant en Europe ou en AmĂ©rique du Nord sera considĂ©rĂ©e comme une attaque dirigĂ©e contre toutes les parties, et en consĂ©quence elles conviennent que, si une telle attaque se produit, chacune dâelles, dans lâexercice du droit de lĂ©gitime dĂ©fense, individuelle ou collective, reconnu par lâarticle 51 de la Charte des Nations Unies, assistera la partie ou les parties ainsi attaquĂ©es en prenant aussitĂŽt, individuellement et dâaccord avec les autres parties, telle action quâelle jugera nĂ©cessaire, y compris lâemploi de la force armĂ©e, pour rĂ©tablir et assurer la sĂ©curitĂ© dans la rĂ©gion de lâAtlantique Nord ». Pour la France, lâAlliance atlantique a Ă©tĂ© la rĂ©ponse Ă sa demande, dĂšs 1945, dâune garantie amĂ©ricaine dont le dĂ©faut dans lâEntre-deux-guerres est lâune des origines du dĂ©sastre de 1940. Elle en est lâun des membres fondateurs. Rapidement, en avril 1951, a Ă©tĂ© mise en place lâOrganisation du traitĂ© de lâAtlantique Nord, lâOTAN. Notre pays a accueilli son siĂšge, au Palais de Chaillot, puis Ă Dauphine, et la structure de commandement militaire, le Grand quartier gĂ©nĂ©ral des puissances alliĂ©es en Europe GQGPAE ou Supreme Headquarters Allied Powers Europe - SHAPE en anglais, dâabord Ă lâhĂŽtel Astoria Ă Paris, puis Ă Rocquencourt. Le premier commandant suprĂȘme alliĂ© Supreme Allied Commander Europe â SACEUR a Ă©tĂ© le gĂ©nĂ©ral Dwight D. Eisenhower. En 1966, la France se retire du commandement militaire intĂ©grĂ©, aprĂšs avoir retirĂ© la flotte de la MĂ©diterranĂ©e dĂšs 1959, et celle de lâAtlantique en 1962. Comme lâobserve M. Hubert VĂ©drine dans son rapport sur Les consĂ©quences du retour de la France dans le commandement militaire intĂ©grĂ© de lâOrganisation du TraitĂ© de lâAtlantique Nord OTAN, lâavenir de la relation transatlantique et les perspectives de lâEurope de la DĂ©fense », remis au PrĂ©sident de la RĂ©publique le 14 novembre 2012, câest Ă la suite de la fin de non-recevoir Ă la demande de la France, en 1958, dâun directoire Ă trois et dâune approche mondiale de la sĂ©curitĂ©, et câest le moment oĂč le gĂ©nĂ©ral de Gaulle, PrĂ©sident de la RĂ©publique, fait le choix dâune stratĂ©gie nuclĂ©aire de stricte dissuasion ». Le siĂšge de lâOTAN dĂ©mĂ©nage alors en Belgique, Ă Evere, et le SHAPE aussi, Ă Mons, oĂč il se trouve toujours. Devenu sans objet, le protocole de Paris est dĂ©noncĂ© le 30 mars 1966 avec effet au 31 mars 1967. Pour autant, la France reste membre de lâAlliance et, dĂšs 1967, lâaccord Ailleret-Lemnitzer, conclu entre le chef dâĂ©tat-major des armĂ©es et le SACEUR, prĂ©voit une sĂ©rie de missions françaises de coordination auprĂšs des principaux Ă©tats-majors rĂ©gionaux de lâAlliance. Ă partir des annĂ©es 1990, sâengage le rapprochement de la France avec le commandement intĂ©grĂ©, dâabord sous la prĂ©sidence de François Mitterrand. Puis, Ă partir de 1995, M. Jacques Chirac Ă©tant PrĂ©sident de la RĂ©publique, les ministres de la dĂ©fense participent aux rĂ©unions ministĂ©rielles de lâOTAN, les chefs dâĂ©tat-major français prennent part aux rĂ©unions avec leurs homologues des pays AlliĂ©s, et le reprĂ©sentant militaire français auprĂšs de lâOTAN siĂšge au comitĂ© militaire. Des officiers français servent par ailleurs dĂšs cette date au quartier gĂ©nĂ©ral des forces alliĂ©es en Europe SHAPE, dans les Ă©tats-majors de niveau opĂ©rationnel et dans certains organismes du commandement pour la Transformation Allied Command Transformation â ACT, aprĂšs sa crĂ©ation en 2003. Enfin, en juin 2008, la pleine participation aux structures du commandement intĂ©grĂ©e est annoncĂ©e par le PrĂ©sident de la RĂ©publique, M. Nicolas Sarkozy, au cours des dĂ©bats sur le Livre blanc sur la dĂ©fense nationale, avec deux objectifs dâune part, accroĂźtre notre prĂ©sence et notre influence dans lâAlliance ; dâautre part, faciliter la relance de lâEurope de la dĂ©fense, en levant toute ambiguĂŻtĂ© sur une Ă©ventuelle concurrence entre les deux organisations. Cette dĂ©cision a fait lâobjet dâun vote positif Ă lâAssemblĂ©e nationale en mars 2009, sur la dĂ©claration de politique Ă©trangĂšre du Gouvernement au titre de lâarticle 49-1 de la Constitution. La France annonce officiellement sa pleine participation aux structures militaires de lâOTAN lors du Sommet de Strasbourg-Kehl les 3 et 4 avril 2009. Ce retour a cependant Ă©tĂ© assorti de deux conditions pour permettre Ă la France de prĂ©server sa libertĂ© dâapprĂ©ciation pour contribuer ou non aux opĂ©rations de lâOTAN et pour quâaucune force française ne soit placĂ©e en permanence sous un commandement de lâOTAN en temps de paix. Ainsi, pour les forces armĂ©es françaises, le commandement opĂ©rationnel est toujours exercĂ© par le chef dâĂ©tat-major des armĂ©es. Câest lui qui fixe le cadre des missions donnĂ©es aux armĂ©es. Seul le contrĂŽle opĂ©rationnel peut ĂȘtre donnĂ© au SACEUR ou Ă ses autoritĂ©s subordonnĂ©es sur une dĂ©cision nationale. Ce contrĂŽle opĂ©rationnel nâautorise pas lâautoritĂ© qui le dĂ©tient Ă modifier le cadre des missions, mais seulement Ă employer les forces dans le cadre fixĂ©. La France maintient Ă©galement son choix de ne pas participer au groupe des plans nuclĂ©aires. Sa dissuasion relĂšve, en effet, du principe de lâautonomie stratĂ©gique, ainsi que de la libertĂ© dâapprĂ©ciation, de dĂ©cision et dâaction. Le retour de la France a Ă©tĂ© saluĂ©, puisque lâun des deux commandements stratĂ©giques, avec le poste de commandant suprĂȘme alliĂ© pour la transformation SACT, Ă Norfolk en Virginie Ătats-Unis, a Ă©tĂ© confiĂ© Ă un officier gĂ©nĂ©ral français. Depuis septembre 2009, les gĂ©nĂ©raux StĂ©phane Abrial, Jean-Paul Palomeros puis Denis Mercier, en poste actuellement, sây sont succĂ©dĂ©. La dĂ©cision de pleine participation Ă lâOTAN a depuis Ă©tĂ© confirmĂ©e par les conclusions du rapport prĂ©citĂ© de M. Hubert VĂ©drine et par le Livre blanc sur la dĂ©fense et la sĂ©curitĂ© nationale de 2013, qui a prĂ©cisĂ© que notre stratĂ©gie de dĂ©fense et de sĂ©curitĂ© nationale ne se conçoit pas en dehors du cadre de lâAlliance atlantique et de notre engagement dans lâUnion europĂ©enne ». Par consĂ©quent, lâaccession au Protocole de Paris telle que la propose le Gouvernement est, dans cette perspective, une mesure logique qui va de soi. B. TROIS ĂLĂMENTS SUPPLĂMENTAIRES Ă PRENDRE EN COMPTE 1. La simplicitĂ© administrative et la sĂ©curitĂ© juridiqueLâenjeu de lâaccession au Protocole de Paris se mesure de maniĂšre trĂšs concrĂšte. Il doit permettre la simplicitĂ© et la sĂ©curitĂ© juridique lĂ oĂč rĂšgne actuellement la complexitĂ©. Câest ce quâillustre le cas du quartier gĂ©nĂ©ral du Corps rĂ©action rapideâFrance QG-CRR-Fr de Lille, certifiĂ© par lâOTAN. Lors de sa crĂ©ation en 2006, les Ătats concernĂ©s ont signĂ© un arrangement technique qui prĂ©voit quâil est amendĂ© lorsquâune nouvelle nation rejoint le CRR -Fr ou quâune nation le quitte. Câest un processus continu, car des entrĂ©es et des sorties interviennent rĂ©guliĂšrement. Le tableau dâeffectifs 2016 du CRR-Fr compte 447 postes, dont 359 pour la France et 88 ouverts aux autres nations. Cet arrangement technique est donc renĂ©gociĂ© en permanence. Actuellement, selon les informations communiquĂ©es, le statut fiscal est accordĂ© par la France au personnel militaire Ă©tranger insĂ©rĂ© dans les QG français de rĂ©action rapide dans le Nord, au cas par cas, Ă titre privĂ© et de maniĂšre provisoire. En outre, dans la pratique de lâOTAN, les personnels affectĂ©s Ă un corps de rĂ©action rapide ne relĂšvent pas des catĂ©gories couvertes par la convention de Londres de 1951 dite SOFA OTAN, mais bien de celles couvertes par le protocole de Paris, dont câest lâobjet. Par consĂ©quent, une rĂ©serve des Ătats-Unis a Ă©tĂ© introduite Ă cet arrangement technique prĂ©citĂ© dit Soutien », liant notamment leur participation Ă la garantie dâune application du SOFA OTAN Ă leurs personnels. Lâaccession au protocole de Paris aurait permis dâĂ©viter une telle construction. Elle mettra, en outre, en cohĂ©rence la pratique de la France avec celle de ses alliĂ©s, pour lesquels la non-reconnaissance du statut des personnels affectĂ©s dans les quartiers gĂ©nĂ©raux internationaux prĂ©vu par le protocole de Paris peut constituer un motif dâincertitude. Outre le CRR-Fr, plusieurs Ă©tats-majors accueillent actuellement des troupes alliĂ©s. Tel est le cas du quartier gĂ©nĂ©ral du corps de rĂ©action rapide europĂ©en CRR-E, situĂ© Ă Strasbourg, Ă©galement certifiĂ© par lâOTAN. Des personnels des pays alliĂ©s y sont affectĂ©s. Quelques officiers issus des pays AlliĂ©s sont Ă©galement affectĂ©s au sein de lâĂ©tat-major maritime Ă Toulon FRMARFOR ou aĂ©rien Ă Lyon-Mont-Verdun Core JFACC. 2. Lâinfluence françaiseLâaccession de la France au protocole de Paris permettrait de valoriser les structures militaires françaises, ainsi que de renforcer leur rayonnement, leur attractivitĂ© et, par consĂ©quent, notre influence au sein de lâAlliance. Plusieurs quartiers gĂ©nĂ©raux ou organismes militaires français pourraient se voir accorder, si nĂ©cessaire et si la France le demande, le bĂ©nĂ©fice des dispositions du protocole de Paris. Cela entraĂźnerait une simplification et une harmonisation des rĂšgles et procĂ©dures administratives liĂ©es Ă lâaccueil de personnel de lâOTAN, Ă laquelle nos AlliĂ©s se montrent particuliĂšrement sensibles. Le renforcement de lâattractivitĂ© de notre territoire qui en rĂ©sulterait permettrait de valoriser nos structures nationales et, Ă terme, dâaugmenter notre influence au sein du commandement de lâOTAN. Toute perspective dâune consolidation, voire dâun accroissement de lâinfluence française au sein de lâAlliance, doit ĂȘtre mise en regard avec lâimportance et la qualitĂ© des contributions de la France, depuis la fin de la Guerre froide, aux opĂ©rations de lâOTAN, contributions qui sont le reflet de lâexcellence et de la disponibilitĂ© de nos forces. La France a notamment participĂ© ainsi aux opĂ©rations de gestion de crise suivantes â dans les Balkans, en Bosnie, de 1993 Ă 2004, dans le cadre de lâIFOR puis de la SFOR, puis lors de la campagne aĂ©rienne de lâOTAN en 1999 visant Ă mettre fin aux exactions contre les populations civiles au Kosovo. Au Kosovo, la France a, en outre, contribuĂ© Ă la KFOR, la force de lâOTAN, assurant son commandement Ă trois reprises. DĂ©but 2014, il a Ă©tĂ© dĂ©cidĂ© du retrait de la composante française ; â en Afghanistan, dĂšs 2001, oĂč elle a apportĂ© une contribution significative Ă la Force internationale dâassistance Ă la sĂ©curitĂ© FIAS, placĂ©e depuis 2003 sous le commandement de lâOTAN. Elle a retirĂ© en 2012 ses forces combattantes, et ne participe pas, en effectifs, Ă la mission de conseil, dâassistance et de formation Resolute Support qui a succĂ©dĂ© au dĂ©but de 2015 Ă la FIAS. La France contribue toutefois, comme pour toutes les opĂ©rations de lâOTAN, au financement de la mission ; â en Libye, dans le cadre de lâopĂ©ration Protecteur UnifiĂ©, en 2011, oĂč elle a Ă©tĂ© lâun des AlliĂ©s les plus engagĂ©s pour protĂ©ger les populations civiles libyennes. Cette perspective dâune influence accrue doit aussi ĂȘtre mesurĂ©e au regard de la participation française au budget de lâOTAN, par le biais de contributions directes, qui couvrent les dĂ©penses communes lorsquâelles servent les intĂ©rĂȘts des vingt-huit membres et nâincombent Ă aucun dâentre eux en particulier. Ces dĂ©penses sont supportĂ©es collectivement suivant le principe du financement commun. La France y contribue Ă hauteur de 10,63 %. Elle est le troisiĂšme contributeur aux budgets militaires, aprĂšs les Ătats-Unis 22,14 % et lâAllemagne 14,65 %, mais devant le Royaume-Uni 9,84 % et lâItalie 8,41 %. Ce mode de financement recouvre les deux sources de financement des quartiers gĂ©nĂ©raux le budget militaire coĂ»ts dâexploitation et de maintenance des quartiers gĂ©nĂ©raux et le programme OTAN dâinvestissement au service de la sĂ©curitĂ© dĂ©penses dâinfrastructure des quartiers gĂ©nĂ©raux. 3. Lâabsence dâincidence et ainsi dâinflexion sur notre positionnement vis-Ă -vis de lâOTANComme lâa prĂ©cisĂ© le secrĂ©taire dâĂtat aux affaires Ă©trangĂšres, M. AndrĂ© Vallini, lors de lâexamen du projet de loi en sĂ©ance publique le 15 mars, au SĂ©nat, il faut se garder de donner Ă lâaccession au protocole de Paris une portĂ©e quâelle nâa pas. Celle-ci nâaffecte en rien notre position vis-Ă -vis de lâOTAN. Ainsi, le protocole de Paris ne remet en cause aucune des conditions, dĂ©jĂ Ă©voquĂ©es, mises Ă la rĂ©intĂ©gration en 2009. Il nâimplique aucun inflĂ©chissement de notre position au sein de lâOTAN oĂč la France continuera de faire entendre la voix dâun alliĂ© loyal, solidaire, mais indĂ©pendant ». Il nâamoindrit en aucun cas ses ambitions pour lâEurope de la dĂ©fense, celle de la structuration toujours plus forte et substantielle de la dimension europĂ©enne de lâAlliance. Il ne porte pas non plus atteinte Ă lâautonomie et Ă lâindĂ©pendance de la politique de dĂ©fense de la France, et ne porte non plus aucune atteinte Ă sa souverainetĂ©. 4. Une nĂ©gociation sans difficultĂ© Les nĂ©gociations en vue dâune nouvelle accession de la France au protocole de Paris ont dĂ©butĂ© en septembre 2014, en marge du Sommet de lâOTAN du Pays de Galles. Dans la mesure oĂč la France Ă©tait Partie au protocole jusquâen 1967, et avait rĂ©intĂ©grĂ© la structure de commandement de lâOtan en 2009, elles se sont dĂ©roulĂ©es sans difficultĂ©. La dĂ©cision française a Ă©tĂ© prĂ©sentĂ©e au SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN, M. Jens Stoltenberg, par courrier du 21 janvier 2015, ainsi quâau Conseil de lâAtlantique Nord, conformĂ©ment Ă la procĂ©dure prĂ©vue par lâarticle XVIII de la convention de Londres SOFA OTAN auquel renvoie lâarticle 16 du protocole de Paris. Elle a Ă©tĂ© aussitĂŽt saluĂ©e et a recueilli le soutien unanime des vingt-sept autres membres de lâAlliance, ainsi que le SecrĂ©taire gĂ©nĂ©ral de lâOTAN en a pris acte par courrier en date du 28 janvier 2015. II. UN ACCORD TECHNIQUE CLASSIQUE, QUI NE SOULĂVE AUCUNE DIFFICULTĂA. LE CHAMP DâAPPLICATION LES QUARTIERS GĂNĂRAUX MILITAIRES INTERALLIĂS, LEURS PERSONNELS ET LEURS PERSONNES Ă CHARGE1. Les structures civiles et militaires de lâOTAN et leurs statutsa. Les structures de lâOTANLes structures de lâOTAN sont pour certaines civiles, pour dâautres militaires. Si lâon excepte les Sommets rĂ©unissant les chefs dâĂtat et de Gouvernement et les rĂ©unions au niveau ministĂ©riel, le Conseil de lâAtlantique Nord est la principale instance de dĂ©cision politique de lâOTAN. Il est composĂ© des reprĂ©sentants permanents de chaque pays membre, qui ont rang dâambassadeur et se rĂ©unissent pour examiner des questions dâordre politique ou opĂ©rationnel nĂ©cessitant des dĂ©cisions collectives. Il est aussi le cadre permettant de procĂ©der Ă de larges consultations sur tous les sujets touchant Ă la paix et Ă la sĂ©curitĂ© des pays membres. Le groupe des plans nuclĂ©aires, dont la France ne fait pas partie, a pour tĂąche dâexaminer la politique nuclĂ©aire de lâAlliance Ă la lumiĂšre de lâĂ©volution de lâenvironnement de sĂ©curitĂ©. Il rĂ©unit les ministres de la dĂ©fense de tous les Ătats membres, Ă lâexception de la France. Le comitĂ© des plans de dĂ©fense est la plus haute instance dĂ©cisionnelle sur les questions relatives Ă la structure militaire intĂ©grĂ©e de lâAlliance. Les Ă©lĂ©ments constitutifs de lâorganisation militaire de lâOTAN sont â le comitĂ© militaire, qui rassemble les chefs dâĂ©tat-major de la dĂ©fense des Ătats membres de lâOTAN, et qui donne aux commandants stratĂ©giques des orientations concernant les affaires militaires ; â lâĂtat-major militaire international, qui est lâorgane exĂ©cutif du comitĂ© militaire ; â le commandement militaire, selon la structure qui suit. Au niveau stratĂ©gique, il y a deux commandements â le commandement alliĂ© OpĂ©rations ACO, dont le quartier gĂ©nĂ©ral SHAPE est comme on lâa vu, Ă Mons. Il est dirigĂ© par le commandant suprĂȘme des forces alliĂ©es en Europe SACEUR. Le SACEUR est traditionnellement un amĂ©ricain, car il est en mĂȘme temps le commandant en chef des forces des Ătats-Unis en Europe. Câest actuellement le gĂ©nĂ©ral Philip M. Breedlove ; â le commandement alliĂ© Transformation ACT, situĂ© Ă Norfolk, en Virginie, dirigĂ© par le commandant suprĂȘme alliĂ© Transformation SACT, qui est actuellement le gĂ©nĂ©ral français Denis Mercier. ACO est responsable de toutes les opĂ©rations de lâAlliance, depuis le dĂ©troit de Gibraltar jusquâen Afghanistan. ACT mĂšne de nombreuses initiatives visant Ă la transformation de la structure, des forces, des capacitĂ©s et de la doctrine militaires de lâOTAN. Ses responsabilitĂ©s principales englobent la formation, lâentraĂźnement et les exercices, ainsi que la conduite dâexpĂ©riences destinĂ©es Ă Ă©valuer de nouveaux concepts, de mĂȘme que la promotion de lâinteropĂ©rabilitĂ© Ă lâĂ©chelle de lâAlliance. Ensuite, au deuxiĂšme niveau, ou niveau opĂ©rationnel, on trouve des commandements de forces interarmĂ©es Joint Force Commands â JFC permanents â Ă Brunssum Pays-Bas, et Ă Naples Italie â tous deux capables de conduire des opĂ©rations Ă partir de leurs emplacements fixes ou de mettre en place un QG de groupes de forces interarmĂ©es multinationales GFIM basĂ© Ă terre. Le commandement de forces interarmĂ©es de Brunssum a ainsi servi de quartier gĂ©nĂ©ral, sauf pour la composante Mer, Ă la FIAS en Afghanistan, et le commandement de forces interarmĂ©es de Naples sert de quartier gĂ©nĂ©ral pour les opĂ©rations de lâOTAN dans les Balkans. Le troisiĂšme niveau, niveau des composantes ou niveau tactique, comprend trois commandements de composante de forces interarmĂ©es Single Service Commands â SCCs, qui fournissent aux Ă©lĂ©ments de niveau opĂ©rationnel, des quartiers gĂ©nĂ©raux propres aux diffĂ©rentes armĂ©es Terre, Mer ou Air. Bien que ces commandements de composante soient habituellement subordonnĂ©s Ă lâun des commandants de forces interarmĂ©es, ils peuvent ĂȘtre affectĂ©s aux opĂ©rations placĂ©es sous un autre commandement lorsque la situation lâexige. Le quartier gĂ©nĂ©ral Air HQ AIRCOM est situĂ© Ă Ramstein, en Allemagne. Le quartier gĂ©nĂ©ral Mer HQ MARCOM est situĂ© Ă Northwood, au Royaume-Uni, et le quartier gĂ©nĂ©ral terre HQ LANDCOM est Ă©tabli Ă Izmir, en Turquie. b. La convention de Londres de 1951 SOFA OTAN sur le stationnement des forces armĂ©esCâest la convention entre les Ătats Parties au TraitĂ© de lâAtlantique Nord sur le statut de leurs forces SOFA OTAN, signĂ©e Ă Londres le 19 juin 1951, qui dĂ©termine le statut des forces armĂ©es des Parties lorsque celles-ci se trouvent en service sur le territoire mĂ©tropolitain dâune autre Partie. La convention de Londres SOFA OTAN fixe notamment les modalitĂ©s dâentrĂ©e et de sortie du territoire article III, de lâutilisation du permis de conduire article IV et du port de lâuniforme et des armes articles V et VI. Elle prĂ©voit Ă©galement les conditions dâexercice de la compĂ©tence juridictionnelle des Ătats article VII, les modalitĂ©s de rĂšglement des dommages article VIII, ainsi que les dispositions applicables en matiĂšres douaniĂšres et fiscales articles X Ă XIII. Le protocole de Paris est complĂ©mentaire Ă la convention SOFA-OTAN, car il fixe les rĂšgles relatives aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux. c. La convention dâOttawa de 1951 sur le statut de lâOTANLe Protocole de Paris est Ă©galement complĂ©mentaire Ă la convention dâOttawa du 20 septembre 1951 sur le statut de lâOrganisation du TraitĂ© de lâAtlantique Nord, des reprĂ©sentants nationaux et du personnel international, Ă laquelle la France est Ă©galement partie. Celle-ci ne sâapplique pas aux quartiers gĂ©nĂ©raux. Cette convention dĂ©finit le statut, les privilĂšges et immunitĂ©s de lâOrganisation du TraitĂ© de lâAtlantique Nord â en tant quâorganisation internationale â, de son personnel international et des reprĂ©sentants des Ătats membres assistant aux rĂ©unions de lâOTAN, pour exercer leurs fonctions et remplir leur mission. 2. Le protocole de Paris un texte spĂ©cifique aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux a. Une mise en Ćuvre, avec des adaptations, de la convention SOFA OTAN Lâarticle 1er du Protocole de Paris Ă©tant rĂ©servĂ© aux dĂ©finitions, câest son lâarticle 2 qui fixe son objet il sâagit dâappliquer aux quartiers gĂ©nĂ©raux militaires interalliĂ©s la convention de Londres de 1951, sous rĂ©serve des dispositions ci-aprĂšs du prĂ©sent protocole », câest-Ă -dire avec toutes les prĂ©cisions, clarifications et adaptations nĂ©cessaires. Les autres articles du protocole font dâailleurs largement rĂ©fĂ©rence Ă cette convention. b. Son champ dâapplication les quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux, ainsi que leurs personnels civils et militairesLes termes quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » renvoient Ă la dĂ©finition du Protocole de Paris, au c de lâarticle 1er. Sa rĂ©daction est la suivante Par Quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© » , on entend tout quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme et tout quartier gĂ©nĂ©ral militaire international créé en vertu du TraitĂ© de lâAtlantique Nord et directement subordonnĂ© Ă un quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme ». Sont ainsi prĂ©cisĂ©ment concernĂ©s les Ă©tats-majors militaires de lâOTAN quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux ». Il sâagit, comme on lâa vu, soit de SHAPE ACO et dâACT, soit des Ă©tats-majors immĂ©diatement subordonnĂ©s au niveau opĂ©rationnel ou au niveau tactique JFCs, SSCs En outre, le paragraphe 1 de lâarticle 14 prĂ©voit que le Conseil de lâAtlantique Nord peut dĂ©cider dâappliquer tout ou partie du Protocole Ă tout quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » ou Ă toute organisation militaire internationale » instituĂ©s par le TraitĂ© de lâAtlantique Nord, mais qui ne rĂ©pondraient pas aux dĂ©finitions de lâarticle 1er. Si le terme quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » renvoie Ă la dĂ©finition de lâarticle 1er du Protocole de Paris, lâexpression organisation militaire internationale » est plus large et a vocation Ă englober toutes les structures militaires dotĂ©es dâun effectif multinational. Actuellement, la France nâa sur son territoire aucun quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© ni aucune structure assimilĂ©e. Cela pourrait changer Ă lâavenir, car elle dispose de commandement et de structures certifiĂ©es par lâOTAN et ouvertes Ă la multi-nationalitĂ©, comme on le verra au D ci-aprĂšs. B. DES DISPOSITIONS ADMINISTRATIVES, FISCALES ET TECHNIQUESLe Protocole de Paris comprend 16 articles, dont la plupart sâappuient sur la convention de Londres de 1951 SOFA OTAN. Il sâagit de clauses classiques. 1. Le statut des quartiers gĂ©nĂ©rauxLe protocole de Paris fixe pour les quartiers gĂ©nĂ©raux des rĂšgles similaires Ă celles applicables aux organisations internationales dans les accords de siĂšge. Lâarticle 4 fixe ainsi les droits et obligations des quartiers gĂ©nĂ©raux vis-Ă -vis de leurs personnels civils et militaires Il sâagit des privilĂšges et prioritĂ©s de juridiction. Son dispositif prĂ©cise ainsi les modalitĂ©s du transfert des droits et obligation que la convention de Londres SOFA OTAN confĂšre et impose Ă un Ătat dâorigine ou Ă ses autoritĂ©s au sujet de ses forces, de ses Ă©lĂ©ments civils ou de leurs personnes Ă charge, au quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme et Ă ses autoritĂ©s subordonnĂ©es. La capacitĂ© juridique des quartiers gĂ©nĂ©raux est prĂ©cisĂ©e â lâarticle 10 la confĂšre Ă chaque quartier gĂ©nĂ©ral et lui permet par consĂ©quent de contracter, dâacquĂ©rir et dâaliĂ©ner. Lâexercice de cette capacitĂ© peut cependant ĂȘtre soumis Ă des accords particuliers ; â lâarticle 11 permet Ă un quartier gĂ©nĂ©ral dâester en justice et lui reconnait une large immunitĂ© en matiĂšre de mesures dâexĂ©cution, sauf pour la recherche de preuves dâinfraction et pour les infractions douaniĂšres et fiscales. Les exonĂ©rations fiscales et douaniĂšres, prĂ©vues Ă lâarticle 8, sont similaires Ă celles des autres organisations internationales. Les quartiers gĂ©nĂ©raux sont exonĂ©rĂ©s, dans la mesure du possible, des droits et taxes affĂ©rents aux dĂ©penses supportĂ©es par eux dans lâintĂ©rĂȘt de la dĂ©fense commune et pour leur avantage officiel et exclusif. Les Ătats Parties sont invitĂ©s Ă nĂ©gocier avec les quartiers gĂ©nĂ©raux Ă©tablis sur leur territoire des accords complĂ©mentaires dĂ©taillant la mise en Ćuvre de ce principe. Les exonĂ©rations douaniĂšres prĂ©vues Ă lâarticle XI du SOFA OTAN sont applicables aux quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s. Lâarticle 9 porte sur la liquidation des avoirs acquis et la restitution du foncier et des infrastructures, lorsquâils ont cessĂ© dâĂȘtre nĂ©cessaires Ă un quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ©. Le produit de la liquidation est rĂ©parti entre les Parties au TraitĂ© de lâAtlantique Nord au prorata de leurs contributions aux dĂ©penses en capital de ce quartier gĂ©nĂ©ral. Les terrains, bĂątiments ou installations mis Ă disposition par lâĂtat de sĂ©jour sont alors rendus Ă celui-ci et toute plus ou moins-value des biens immobiliers rĂ©partie selon les mĂȘmes modalitĂ©s. Lâarticle 13 pose le principe de lâinviolabilitĂ© des archives et autres documents officiels, conservĂ©s dans les locaux dâun quartier gĂ©nĂ©ral ou dĂ©tenus par une personne dĂ»ment autorisĂ©e. Lâarticle 5 prĂ©voit la dĂ©livrance de cartes dâidentitĂ©s personnelles par le quartier gĂ©nĂ©ral, lesquelles doivent ĂȘtre produites Ă toute rĂ©quisition. Lâarticle 6 prĂ©cise les conditions dâapplication, dans le contexte des quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s, de lâarticle VIII de la convention de Londres SOFA OTAN relatif au rĂšglement des dommages occasionnĂ©s ou subis sur le territoire de lâĂtat de sĂ©jour. Lâarticle 12 autorise un quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© Ă dĂ©tenir des devises et Ă avoir des comptes dans nâimporte quelle monnaie. JustifiĂ©e Ă lâĂ©poque du contrĂŽle des changes en Europe, cette disposition est maintenant trĂšs datĂ©e, mĂȘme si son maintien ne crĂ©e aucune difficultĂ©. 2. La couverture juridique des personnes civils et militaires, et de leurs ayant droitsLâarticle 4 du protocole prĂ©voit que les personnels affectĂ©s aux quartiers gĂ©nĂ©raux bĂ©nĂ©ficient des privilĂšges, et prioritĂ©s de juridiction, mentionnĂ©s Ă lâarticle VII de la convention de Londres SOFA OTAN, mais que les pouvoirs de juridiction normalement dĂ©volus Ă lâĂtat dâorigine en matiĂšre pĂ©nale et disciplinaires, les concernant, sont transfĂ©rĂ©s aux autoritĂ©s de lâĂtat dont la loi militaire sâapplique Ă lâintĂ©ressĂ©. Les obligations imposĂ©es par la convention de Londres SOFA OTAN en matiĂšre dâarrestation, dâenquĂȘtes, de recherche de preuves, de rĂšglement des indemnitĂ©s, de droits, taxes et amendes incombent Ă la fois au quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© et Ă lâĂtat dâorigine. Sâagissant du traitement des demandes dâindemnitĂ©, prĂ©vu au d de lâarticle 4, pour des actes dommageables commis en dehors de lâexĂ©cution du service ou pour lâusage non autorisĂ© de tout vĂ©hicule des forces armĂ©es, les obligations en principe imposĂ©es Ă lâĂtat dâorigine incombent en lâespĂšce Ă lâĂtat qui dispose des forces armĂ©es auxquelles lâintĂ©ressĂ© appartient ou Ă dĂ©faut dâun tel Ătat, au quartier gĂ©nĂ©ral interalliĂ© dont il relĂšve. Lâarticle 7 fixe les conditions dans lesquelles les exonĂ©rations fiscales prĂ©vues Ă lâarticle X de la convention de Londres SOFA OTAN sont applicables aux membres des forces et de lâĂ©lĂ©ment civil affectĂ©s Ă un QG, et Ă leurs personnes Ă charge. LâexonĂ©ration dans lâĂtat de sĂ©jour permet lâimposition dans lâĂtat de la nationalitĂ©. Lâarticle 8 prĂ©cise les exonĂ©rations douaniĂšres. Le personnel affectĂ© Ă un quartier gĂ©nĂ©ral peut Ă©galement importer en franchise temporaire de droits dans lâĂtat de sĂ©jour ses effets, un vĂ©hicule et son mobilier personnels. Ces franchises ne sâappliquent en principe pas aux ressortissants de lâĂtat de sĂ©jour. Actuellement, selon les chiffres communiquĂ©s par le ministĂšre de la dĂ©fense au rapporteur du SĂ©nat, M. Jacques Gautier, 1 485 militaires issus de pays de lâOTAN sont affectĂ©s en France, dont â 210 militaires affectĂ©s dans les Ă©tats-majors, les forces ou en coopĂ©ration de formation ; â 30 militaires Ă©lĂšves ou auditeurs dans les Ă©coles ; â 49 militaires affectĂ©s dans les missions de dĂ©fense statut diplomatique ; â 546 affectĂ©s au sein du corps europĂ©en statut traitĂ© de Strasbourg » pour le personnel de lâUnion europĂ©enne ; â 500 au sein du bataillon allemand basĂ© Ă Illkirch qui nâest pas une structure OTAN ; â 150 Ă lâĂcole de formation de Le Luc en Provence qui nâest pas une structure OTAN. Parmi eux, 240 militaires seraient susceptibles de bĂ©nĂ©ficier du protocole de Paris. 3. Le rĂšglement des diffĂ©rends et les dispositions finalesLâarticle 15 du protocole prĂ©voit que les contestations relatives Ă lâinterprĂ©tation ou Ă lâapplication du protocole sont rĂ©glĂ©es par la nĂ©gociation directe entre les Parties, sans recours Ă une juridiction extĂ©rieure. Les questions qui ne peuvent ĂȘtre rĂ©glĂ©es de cette maniĂšre sont portĂ©es devant le Conseil de lâAtlantique Nord, sauf disposition contraire. Pour ce qui concerne les dispositions finales, lâarticle 16 du protocole prĂ©voit que les articles XV et XVII Ă XX de la convention de Londres SOFA OTAN soient applicables au prĂ©sent protocole comme sâils en Ă©taient partie intĂ©grante. Il prĂ©cise aussi que le Protocole pourra ĂȘtre complĂ©tĂ© par des accords bilatĂ©raux entre lâĂtat de sĂ©jour et un quartier gĂ©nĂ©ral suprĂȘme. Lâarticle XV de la convention de Londres SOFA OTAN est relatif Ă son maintien en vigueur en cas dâhostilitĂ©s entraĂźnant lâapplication des dispositions du TraitĂ© de lâAtlantique Nord. Lâarticle XVII prĂ©voit la possibilitĂ© de rĂ©viser tout article, Ă tout moment, en adressant une demande au Conseil de lâAtlantique Nord. Lâarticle XVIII concerne les modalitĂ©s de ratification et dâentrĂ©e en vigueur tandis que lâarticle XIX traite de sa dĂ©nonciation, et fixe un dĂ©lai de prĂ©avis dâun an. Enfin, lâarticle XX pose le principe dâune application territoriale limitĂ©e au territoire mĂ©tropolitain des Ătats parties contractante et encadre la possibilitĂ© dâune extension Ă un territoire dont lâĂtat en question assure les relations internationales dans la rĂ©gion de lâAtlantique Nord. C. UNE RATIFICATION NĂCESSAIREMENT PAR VOIE LĂGISLATIVEAu regard de lâarticle 53 de la Constitution, qui prĂ©voit que les traitĂ©s ou accords ⊠qui modifient des dispositions de nature lĂ©gislative ⊠ne peuvent ĂȘtre ratifiĂ©s ou approuvĂ©s quâen vertu dâune loi », lâaccession de la France au protocole sur le statut des quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux créé en vertu du traitĂ© de lâAtlantique Nord est nĂ©cessaire. Celui-ci porte, en effet, sur la matiĂšre lĂ©gislative. Il Ă©tend, comme on lâa vu, avec des adaptations et prĂ©cisions, lâapplication de la convention de Londres SOFA OTAN, et notamment ses privilĂšges fiscaux ou ses privilĂšges et prioritĂ©s de juridiction, aux quartiers gĂ©nĂ©raux interalliĂ©s, ainsi quâĂ leurs personnels civils et militaires. Tous les Ătats membres de lâOTAN, Ă lâexception du Canada, ont signĂ© et ratifiĂ© le Protocole de Paris. Le Canada a signĂ© le Protocole de Paris le 28 aoĂ»t 1952, mais ne lâa pas ratifiĂ©. Sa situation gĂ©ographique est trĂšs spĂ©cifique au sein de lâAlliance. Pour la France, une ratification avant le prochain Sommet de lâOTAN, qui aura lieu Ă Varsovie les 8 et 9 juillet prochains, est opportune. En aoĂ»t 1954, la ratification avait Ă©galement Ă©tĂ© lĂ©gislative, lâAssemblĂ©e nationale suivant ainsi Ă une trĂšs large majoritĂ©, de 516 contre 100, lâavis favorable du rapporteur, le gĂ©nĂ©ral Pierre Billotte. D. UNE APPLICATION ĂVENTUELLE Ă CERTAINS QUARTIERS GĂNĂRAUX ET CERTAINES STRUCTURES EN FRANCE, MAIS APRĂS UNE DĂCISION EXPLICITE AU CAS PAR CAS Lâaccession au protocole de Paris nâentraĂźnera pas de façon automatique et directe lâapplication de ce texte aux quartiers gĂ©nĂ©raux français certifiĂ©s par lâOTAN. Il faut, en effet, une dĂ©cision spĂ©cifique conformĂ©ment Ă lâarticle 14 qui prĂ©voit, comme on lâa vu, que le Conseil de lâAtlantique Nord peut dĂ©cider dâappliquer tout ou partie du protocole Ă tout quartier gĂ©nĂ©ral militaire international » ou Ă toute organisation militaire internationale » instituĂ©s par le TraitĂ© de lâAtlantique Nord, mais qui ne rĂ©pondraient pas aux dĂ©finitions de lâarticle 1. Lâexpression organisation militaire internationale » est assez large et a vocation Ă englober toutes les structures militaires dotĂ©es dâun effectif multinational. Ainsi, les structures multinationales situĂ©es en France pourraient faire Ă lâavenir, si nĂ©cessaire, lâobjet dâune dĂ©cision dite dâactivation » par le Conseil de lâAtlantique Nord. Il appartiendra alors Ă la France de formuler, le moment venu de telles demandes, Ă©tant rappelĂ© que la dĂ©cision au sein du Conseil de lâAtlantique Nord de lâOTAN intervient par consensus. Lâaccession au protocole de Paris nâimplique donc pas que ce dernier sâapplique de façon automatique aux structures situĂ©es en France, mais ouvre une facultĂ© qui peut ne pas manquer dâintĂ©rĂȘt. En lâĂ©tat, la liste des quartiers gĂ©nĂ©raux et structures susceptibles de faire lâobjet dâune Ă©ventuelle demande dâactivation est la suivante. CertifiĂ© par lâOTAN, le quartier gĂ©nĂ©ral du Corps de rĂ©action rapide-France CRR-Fr peut, sur dĂ©cision du Conseil de lâAtlantique Nord et conformĂ©ment aux procĂ©dures en vigueur Ă lâOTAN, ĂȘtre dĂ©ployĂ© pour un exercice ou pour une mission opĂ©rationnelle dĂ©cidĂ©e par lâOTAN. Il peut Ă©galement lâĂȘtre pour des exercices et opĂ©rations dirigĂ©es par lâUnion europĂ©enne, sur dĂ©cision du Conseil de lâUnion europĂ©enne, ou ĂȘtre engagĂ© dans une opĂ©ration dĂ©cidĂ©e par la nation cadre la France de son propre chef. Le QG CRR-Fr ne doit pas cesser dâĂȘtre Ă disposition de lâOTAN, ou employĂ© autrement, sans que le SACEUR nâen soit averti au prĂ©alable. Le tableau dâeffectif 2016 du CRR-Fr comporte 447 postes, dont 359 France et 88 ouverts Ă la multinationalitĂ©. Outre la France qui est nation cadre, 12 autres nations contribuent au CRR-Fr Belgique 16, Allemagne 13, Etats-Unis 11, Royaume-Uni 10, Pays-Bas 6, Italie 5, Espagne 3, Hongrie 3, GrĂšce 2, Roumanie 2, Turquie 2, Albanie 1. Des discussions sont en cours avec plusieurs autres nations qui pourraient rejoindre le CRR-FR Ă moyen terme, dont notamment le Canada et la Pologne. Le quartier gĂ©nĂ©ral du Corps de rĂ©action rapide europĂ©en CRR-E, situĂ© Ă Strasbourg, est Ă©galement certifiĂ© par lâOTAN. L'emploi du Corps europĂ©en en opĂ©ration relĂšve dâune dĂ©cision des cinq nations cadres. Un comitĂ© commun, composĂ© des chefs dâĂ©tat-major de la dĂ©fense et des directeurs politiques du ministĂšre des affaires Ă©trangĂšres de chacune de ces nations, se rĂ©unit annuellement pour prendre toutes les dĂ©cisions majeures concernant lâEurocorps. Le corps europĂ©en nâest subordonnĂ© Ă aucune organisation militaire. Câest le comitĂ© qui Ă©value les demandes dâaide dâorganisations multinationales comme lâUnion europĂ©enne, dans le cadre de politique de sĂ©curitĂ© et de dĂ©fense commune, et lâOTAN. Le corps europĂ©en peut Ă©galement ĂȘtre dĂ©ployĂ© au profit des nations cadres. Au 21 janvier 2016, les effectifs du corps europĂ©en Ă©taient les suivants France 230 ; Allemagne 188 ; Espagne 131 ; Belgique 107 ; Luxembourg 2 ; GrĂšce 2 Italie 2 Pologne 111 ; Turquie 3. Le quartier gĂ©nĂ©ral de la force aĂ©romaritime française de rĂ©action rapide FRMARFOR est un Ă©tat-major opĂ©rationnel. Son contrat opĂ©rationnel lui prescrit de pouvoir gĂ©nĂ©rer en tout temps un des Ă©tats-majors tactiques capables de planifier et de conduire des opĂ©rations maritimes dans un cadre national, europĂ©en ou OTAN. Il faut aussi mentionner le centre dâexcellence, quâest le centre d'analyse et de simulation pour la prĂ©paration aux opĂ©rations aĂ©riennes CASPOA, qui a pour mission la formation et lâentrainement aux structures, outils et procĂ©dures de commandement et de contrĂŽle C2, dans le domaine des opĂ©rations aĂ©riennes. Ses formations sâadressent au personnel des armĂ©es françaises provenant en grande majoritĂ© de lâarmĂ©e de lâair, au personnel OTAN, et Ă la plupart des pays avec lesquels la France entretient un partenariat stratĂ©gique. Le centre forme environ un millier de stagiaires par an. Cette unitĂ© est composĂ©e aujourdâhui de 37 personnes, dont trois officiers Ă©trangers un Allemand, un Italien et un AmĂ©ricain. En 2007, le CASPOA a obtenu le label de Centre dâExcellence de lâOTAN dans le domaine du C2 Air. Câest aujourdâhui le seul centre dâexcellence OTAN en France. Ă ce titre, le CASPOA participe aux travaux doctrinaux et de transformation de lâAlliance dans son domaine dâexpertise. Le CASPOA est localisĂ© Ă Lyon-Mont-Verdun avec le JFACC, Ă©tat-major opĂ©ratif aĂ©rien pour la planification et la conduite des opĂ©rations aĂ©riennes. Cet Ă©tat-major, certifiĂ© par lâOTAN, accueille aujourdâhui 3 officiers Ă©trangers un Belge, un Britannique et un Canadien. Compte tenu de ces diffĂ©rents Ă©lĂ©ments, votre rapporteur ne peut que se prononcer en faveur dâune nouvelle accession de la France au protocole de Paris et recommander ainsi lâadoption du prĂ©sent projet de loi. EXAMEN EN COMMISSION La commission examine le prĂ©sent projet de loi au cours de sa sĂ©ance du mardi 29 mars 2016, Ă 17h00. AprĂšs lâexposĂ© du rapporteur et suivant son avis, la commission adopte le projet de loi n° 3578 sans modification. ANNEXE N° 1 LISTE DES PERSONNES AUDITIONNĂES NĂ©ant ANNEXE TEXTE DE LA COMMISSION DES AFFAIRES ĂTRANGĂRES Article unique Non modifiĂ© Est autorisĂ©e lâaccession de la France au protocole sur le statut des quartiers gĂ©nĂ©raux militaires internationaux créés en vertu du TraitĂ© de lâAtlantique Nord, signĂ© Ă Paris le 28 aoĂ»t 1952, et dont le texte est annexĂ© Ă la prĂ©sente loi. NB Le texte du protocole figure en annexe au projet de loi n° 3578© AssemblĂ©e nationale
1Entre la MĂ©diterranĂ©e et lâAtlantique la frontiĂšre est tĂ©nue. Leurs origines et leurs configurations gĂ©ographiques les unissent. Les eaux de lâune et celles de lâautre parviennent Ă se fondre selon les ocĂ©anographes, au point que lâOrganisation hydrographique internationale propose, pour limiter de façon arbitraire ocĂ©an Atlantique et mer MĂ©diterranĂ©e, les caps de lâAtlantique, consacrant une union dĂ©jĂ entĂ©rinĂ©e par bien des voix autorisĂ©es, que ce soit celles des scientifiques, de Michelet Ă Cousteau, ou celles des poĂštes, de Pierre de Marbeuf Ă Nadia TuĂ©ni. Sans dâailleurs quâune ligne de partage des eaux sĂ©pare ces deux ordres de discours tant leurs rhĂ©toriques se confondent dans un lyrisme qui dĂ©note la signification archĂ©typale commune de cette mer et de cet ocĂ©an, au sens oĂč la dĂ©finit Gilbert Durand, dont les thĂ©ories vont Ă©tayer le prĂ©sent propos. 2Il semble y avoir parentĂ© entre la mer, lâocĂ©an et la poĂ©sie. ParentĂ© fonctionnelle au moins pour des rĂ©alitĂ©s qui confrontent lâhomme Ă ce qui le dĂ©passe, lui enseignent la sagesse en lui dĂ©voilant les secrets de son cĆur tant en elles se mirent sa vie intĂ©rieure et ses aspirations les plus indicibles, allant de la quĂȘte dâun absolu des plus Ă©levĂ©s aux dĂ©sirs sensuels les plus terrestres. Ainsi avons-nous choisi dâĂ©tudier le lien entre Atlantique et MĂ©diterranĂ©e en suivant lâexpression poĂ©tique quâil engendre. 3Lâorigine du nom de lâocĂ©an Atlantique est Ă chercher au cĆur des mythes grecs, soit celui des Atlantes, soit celui du titan Atlas qui soutenait la voĂ»te cĂ©leste grĂące, notamment, aux Colonnes dâHercule, localisables dans le dĂ©troit de Gibraltar. Pour les peuples antiques, lâAtlantique dĂ©signait la mer qui sâĂ©tendait au-delĂ de ce dĂ©troit par rapport Ă la MĂ©diterranĂ©e. La mer OcĂ©ane fut longtemps le nom donnĂ© Ă cet ocĂ©an Christophe Colomb Ă©tait ainsi surnommĂ© lâAmiral de la Mer OcĂ©ane. LâocĂ©an Atlantique trouve donc lâĂ©tymologie de son nom en des mythes porteurs des peurs et des rĂȘves de lâhomme ou Ă travers ceux dâun Titan rĂ©gnant avant lâĂ©quilibre apportĂ© par Zeus. Cet ocĂ©an, dans lâinconscient humain, transporte donc les sentiments originels associĂ©s Ă lâinconnu. 4Des cĂŽtes de lâAtlantique sont en effet parties les plus grandes explorations europĂ©ennes vers des terres dâabord fantasmĂ©es et des exploits surhumains, des Vikings, en passant par Gil Eanes, Christophe Colomb et Alessandro Bianchi, jusquâĂ Guy Delage. 5Cet ocĂ©an est particuliĂšrement dĂ©routant car il est bordĂ© de mers et se dĂ©finit en fonction de ses mers que lâon nomme bordiĂšres, telle la mer MĂ©diterranĂ©e. 6Le terme de MĂ©diterranĂ©e vient du latin mediterraneus qui signifie au milieu des terres », du monde connu » sâentend. Elle prend diffĂ©rents noms Ă travers lâhistoire, dont Mare nostrum, qui lui confĂšre un caractĂšre hospitalier, voire intime. Les Grecs lâappelaient aussi la mer de TĂ©thys, la dĂ©esse mĂšre exprimant ainsi le lien affectif mĂȘlĂ© Ă©galement des peurs de lâenfant pour sa mĂšre qui les unissait Ă cette Ă©tendue dâeau nourriciĂšre. 1 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de lâimaginaire, Paris, PUF, 1960, p. 38. 7Le bassin mĂ©diterranĂ©en est le berceau de la civilisation occidentale. Ainsi est-il apte Ă marquer les imaginaires, câest-Ă -dire, nous explique Gilbert Durand, lâincessant Ă©change qui existe ... entre les pulsions subjectives et assimilatrices et les intimations objectives Ă©manant du milieu cosmique et social »1. En effet, elle est le rĂ©ceptacle comme originel de civilisations rayonnantes qui ensemencent de leur culture les peuples migrateurs, les peuples de la mer » dont sont issus les Celtes qui vont peupler lâEurope et la fĂ©conder, Ă chacune de leurs escales, de la MĂ©sopotamie, de lâĂgypte jusquâĂ la Galice, la Bretagne et lâIrlande. Ces influences culturelles font que les sources dâimages de lâAtlantique et de la MĂ©diterranĂ©e, de façon intrinsĂšque, sont naturellement poreuses. 8Sa configuration physique valide ce constat la mer MĂ©diterranĂ©e est une mer mĂ©diterranĂ©enne, les Ă©changes dâeaux profondes avec les ocĂ©ans sont limitĂ©s, mais existent. Mer intĂ©rieure, elle est rassurante, et câest lĂ sa principale caractĂ©ristique dont les textes se font lâĂ©cho, Ă lâopposĂ© de la mer ocĂ©ane qui sâouvre, elle, sur lâimmensitĂ© terrifiante, mais aussi combien fascinante ! Dans cette typologie diffĂ©rentielle, toutes deux participent, par les images quâelles suscitent, de lâexpression humaine de lâangoisse existentielle Ă laquelle cet imaginaire contrastĂ© tente de rĂ©pondre puisque, Ă suivre Gilbert Durand, lâorigine de lâimaginaire renvoie Ă lâangoisse existentielle que provoque lâexpĂ©rience nĂ©gative » du Temps » chez un ĂȘtre humain qui se sait mortel. De cette angoisse existentielle et universelle naĂźt lâimaginaire, jaillissement liquide qui combine des eaux calmes et bienfaisantes et des eaux torrentielles et furieuses, capables de tout emporter. 9MĂ©diterranĂ©e et Atlantique sont donc dâabord gĂ©ographiquement apparentĂ©s avant dâĂȘtre unis dans le langage poĂ©tique. Les spĂ©cificitĂ©s de cette mer et de cet ocĂ©an font leur richesse et leur confĂšrent une force attractive crĂ©atrice exceptionnelle oĂč se mĂȘlent les images porteuses de lâexpression de la Weltanschauung de lâhomme. Les hypotextes les plus dĂ©cisifs qui se construisent autour de lâimage de la mer se trouvent chez HomĂšre et Virgile. Ils donnent naissance Ă un genre poĂ©tique, que lâon pourrait baptiser poĂ©sie maritime », qui va des poĂštes de la Renaissance jusquâĂ nos jours en passant par les romantiques, et qui ne sâĂ©puisera jamais car ce genre exprime lâimaginaire humain primordial au sens oĂč le dĂ©finit Gilbert Durand les images sont le moule affectif reprĂ©sentatif des idĂ©es, câest-Ă -dire quâelles sont antĂ©rieures aux idĂ©es et non le contraire. Ce genre fait naĂźtre et contient donc la quĂȘte du sens, LâOdyssĂ©e pouvant ĂȘtre considĂ©rĂ©e comme le rĂ©cit mythique de lâaventure humaine. 10Ce genre se dĂ©finit par des particularitĂ©s sĂ©miologiques et sĂ©mantiques et se dĂ©termine Ă partir dâun archĂ©type, selon la dĂ©finition de Gilbert Durand, qui est la mer quâelle soit OcĂ©ane ou MĂ©diterranĂ©e. Ă la lecture des poĂšmes maritimes », on peut observer la construction de certaines images et voir comment elles constellent » Ă partir dâun noyau organisateur archĂ©typique ». Câest ainsi que peut sâexpliquer la rencontre entre lâocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e dans un mĂȘme poĂšme au fond de ce rĂ©ceptacle oĂč perdure le liquide amniotique, lâhomme regarde lâinfini de son Ăąme et lâĂ©tendue de tous ses possibles. 11Nous montrerons dans un premier temps comment lâocĂ©an Atlantique et la mer MĂ©diterranĂ©e se mĂȘlent au cĆur dâun mĂȘme poĂšme. Avant dâanalyser lâĂ©volution de cette fusion Ă travers les Ćuvres des poĂštes qui contemplent la mer et de ceux qui sâamarinent ; nous Ă©tudierons ainsi des extraits dâĆuvres occidentales de la Renaissance Ă nos jours, sans oublier les poĂštes arabes modernes telle la libanaise Nadia TuĂ©ni. Puis nous expliquerons en quoi cette fusion relĂšve de lâarchĂ©type de la mer, caractĂ©ristique de ce genre original quâest la poĂ©sie maritime. Par le langage maritime, la poĂ©sie ouvre une porte vers un lendemain oĂč tout est possible, tel le gabier qui observe lâhorizon, le poĂšte est tendu vers lâavenir, vers tous les avenirs oĂč se lit la quĂȘte de lâĂȘtre aimĂ© et idĂ©alisĂ©, lâaspiration vers lâailleurs, vers le dĂ©passement de soi, vers lâessence des choses quĂȘte qui nâest autre que celle de la parole poĂ©tique. Confluence poĂ©tique de la MĂ©diterranĂ©e et de lâAtlantique 12Le tableau suivant montre la signification de la prĂ©sence de ces deux espaces, intimement liĂ©s ou clairement distincts PoĂšmes Mer OcĂ©an Eau âĂ lâhorizonâ Didier Sicchia Personnification. Figure hostile Ă la fois fascinante et terrifiante qui soumet lâhomme. ReprĂ©sentation du lieu de la lutte inhĂ©rente Ă lâhomme exprimĂ©e dans le mythe de Sisyphe. Prise Ă tĂ©moin du lecteur lutte Ă©levĂ©e Ă une dimension collective â Alfred de Musset MĂ©taphore de lâadversitĂ© Incarnation de la colĂšre Comparaison homme et ocĂ©an InfĂ©rioritĂ© de lâocĂ©an face Ă un sentiment propre Ă lâhumanitĂ© lâamitiĂ©. La contemplation des fureurs ocĂ©anes sert de contre-miroir Ă la grandeur de lâhomme et permet dâexprimer un hymne Ă lâamitiĂ©. âĂ Ulric Gâ Alfred de Musset MĂ©taphore profondeur des eaux exprimant la profondeur de la douleur humaine qui, elle, est sans fond. âBleuâ Blaise Cendrars Expression de la douceur Comparaison avec un lac. RĂ©unification des Ă©lĂ©ments. âBrise marineâ MallarmĂ© MĂ©taphore de lâailleurs, de la destination assurant lâantidote Ă lâennui. âLâappel du largeâ Baudelaire Mer mĂ©taphore de lâutopie de toute Ă©vasion, Miroir sans fond de lâĂąme humaine, vision de lâhomme condamnĂ© Ă lâamertume. âLâhomme et la merâ Baudelaire Personnification de la mer. FraternitĂ© entre lâhomme et la mer dans la complexitĂ© de leur Ăąme, mer et homme que voilĂ toutefois frĂšres ennemis. âLâĂ©ternitĂ©â Rimbaud Lieu de lâallĂ©gresse. Union de lâeau et du feu de la mer et du soleil. Retour Ă lâorigine qui se traduit par un retour Ă lâĂ©ternitĂ©. âLa merâ Chateaubriand Personnification mĂšre aux multiples possibles, omniprĂ©sente, lieux de tous les rĂȘves et des rĂȘves les plus doux oĂč lâhomme est enfin compris. Guide de lâĂąme qui lui permet de sâunir au cosmos. Un Ă©lĂ©ment du grand tout, associĂ© aux orages » vers oĂč la mer guide lâĂąme. âLa merâ Sully Prudhomme Personnification femme dĂ©esse dont la grandeur isole et rend inaccessible. âOceano noxâ Victor Hugo Lieu fĂ©cond Personnification de la mĂšre. Lieu oĂč se manifeste la transcendance. Sentiment de la prĂ©sence de Dieu. Lieu hostile et porteur de guerre et de tourments pour lâhomme. âAurore sur la merâ RenĂ©e Vivien Confidente libĂ©ratrice et porteuse de vie. âLâĂąge dâĂ©cumeâ Nadia TuĂ©ni Image de la vie. PrĂ©sence immanente porteuse de renouveau et de rĂ©surrection. Transcendance porteuse de rivalitĂ©. Une poĂ©tique Ă deux versants ? 13Victor Hugo, dans le poĂšme suivant oĂč il se met face Ă la mer et Ă lâocĂ©an, montre de façon caractĂ©ristique le visage de ces deux Ă©tendues Un jour que mon esprit de brume Ă©tait couvert,Je gravis lentement la falaise au dos vert,Et puis je regardai quand je fus sur la moi lâair et lâonde ouvraient leur double chose de grand semblait tomber des bruit de lâocĂ©an, sinistre et furieux,Couvrait de lâhumble port les rumeurs soleil dâoĂč pendaient des rayons magnifiques,Ă travers un rĂ©seau de nuages flottants,SâĂ©pandait sur la mer qui brillait par vent chassait les flots ou des formes sans nombre,Couraient. Des vagues dâeau berçaient des vagues dâ Ă©tait immense et lâon y sentait Dieu. 14La mer lui inspire des pensĂ©es dâĂ©nergie vitale et lâocĂ©an des pensĂ©es dâĂ©nergie destructrices. 15RenĂ©e Vivien, dans Aurore sur la Mer », reprend la thĂ©matique de Victor Hugo pour comprendre, grĂące Ă la vision de la mer, lâĂ©nergie de vie qui lâhabite au-delĂ des circonstances de son existence. La mer y est personnifiĂ©e en confidente et en Muse libĂ©ratrice. Je te mĂ©prise enfin, souffrance passagĂšre !Jâai relevĂ© le front. Jâai fini de Ăąme est affranchie, et ta forme lĂ©gĂšreDans les nuits sans repos ne vient plus lâ je souris Ă lâAmour qui me vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs,Dâune Ăącre odeur de sel ranimes ma faiblesse,Ă vent du large ! Emporte Ă jamais les douleurs !Emporte les douleurs au loin, dâun grand coup dâaile,Afin que le bonheur Ă©clate, triomphal,Dans nos cĆurs oĂč lâorgueil divin se renouvelle,TournĂ©s vers le soleil, les chants et lâidĂ©al ! 16Ces poĂšmes emblĂ©matiques montrent que la contemplation de la mer et, plus encore, son contact ouvrent le cĆur de lâhomme au lyrisme. En effet, tous les poĂšmes oĂč se trouve le mot mer ou le mot ocĂ©an expriment lâĂ©panchement du cĆur, les questionnements sur lâĂąme, dĂ©finition fondamentale du lyrisme ainsi naissent les poĂštes et les images porteuses dâidĂ©es quâils transmettent. 17La mer MĂ©diterranĂ©e ou OcĂ©ane est le lieu de tous les rĂȘves espace sans limite oĂč se disent les maux des hommes jusquâaux plus innommables. Avant les romantiques, mis Ă part le cas de Marbeuf qui Ă©crit un exercice de style autour du mot mer Et lâamour et la mer ont lâamer pour partage » et qui met en Ă©vidence combien lâimage rĂ©veille lâidĂ©e et Ă quel point la mer va devenir un archĂ©type, les poĂštes disant la mer ou lâocĂ©an Ă©taient des navigateurs ils exprimaient donc la lutte de lâhomme contre les flots, mais aussi lâĂ©merveillement face Ă la mer, sentiments annonciateurs de lâarchĂ©type que constituent mer et ocĂ©an. Ainsi de Joseph-Ătienne EsmĂ©nard 1769-1811, qui a rĂ©sidĂ© aux Antilles et qui Ă©crit La Navigation. De nos jours, il existe encore des poĂštes qui prennent la mer ou des marins qui deviennent poĂštes tel Henry Jacques 1886-1973, qui a franchi le Cap Horn sur un trois-mĂąts. 18Tous ces poĂštes peuvent faire leur la phrase de Victor Hugo Je rends Ă la mer ce que jâai reçu dâelle ». 19La poĂ©sie orientale, telle que la chante Nadia TuĂ©ni, par exemple dans LâĂąge dâĂ©cume », Ă©voque la mer comme une entitĂ© faisant partie de lâĂąme humaine, inscrite au plus profond de sa conscience, la mer habite lâhomme comme lâhomme habite la mer. Sa poĂ©sie dĂ©vide le thĂšme de lâosmose, voire de la fusion entre lâhomme et la mer Ă Nijni-Novgorod la mer est oubliĂ©e dans les yeux du pĂȘcheurQui tout bas sous le vent ramasse lâombre des figuiersIl met les transparences dans le jaune des ruinesSonnent les cloches vivesĂ Nijni-Novgorod oĂč le soleil entend et gonfle les priĂšresDes bĂ»chers de visages regardent le ciel froidTout incendiĂ© dâoiseaux. 20Dans le poĂšme Les Survivants », lâocĂ©an est personnifiĂ©, comme crĂ©ateur transcendant qui met en rivalitĂ© les Ă©lĂ©ments alors que la mer est immanente Ă lâhomme et est unificatrice, accueillante et protectrice. Elle peut ĂȘtre Ă©galement purificatrice et libĂ©ratrice et, surtout, source de vie et mĂȘme de rĂ©surrection car elle est lâorigine, le premier habitacle de lâhomme. Vie et mer sont synonymes. 21Elle est renouvellement, donc porteuse de lâoubli qui assure la vie. Reprenant la vision de la mer et de lâocĂ©an jusque-lĂ vĂ©hiculĂ©e par les poĂštes, Nadia TuĂ©ni montre bien quâelle est un archĂ©type, celui de lâorigine qui contient tout ce qui touche Ă lâĂąme humaine Un oiseau sur lâoccident se pose. Ă peine dans tes mains la nuit sâobstine, lâamour comme une odeur se couche, telle est lâaube qui me paralyse jusquâĂ la je pouvais dire je nâai quâun silence, si je pouvais dans la lumiĂšre sans rĂ©ponse faire dâun cri un pays, alors il nây aurait pas de fin sur lâ pas dâocĂ©an je nomme lâeau, et le ciel sera fou. La terre a reconnu mes lĂšvres. Moi je cherche encore ce qui dans le sommeil est peuplĂ© de vautours. Aucun lien entre la croix et le geste. En fermant les yeux je vois la vie Ă perdre du voyageur telle est la tendre plainte, et dans sa voix lâĂ©cho dâun ancien bord de la mĂ©moire une oreille jardins rampent sous la lune et la pluie immobile sur lâaile dâ survivrons jusquâĂ en rire ; de dos câest survivrons au mouvement paisible du soleil avec la patience des dont le ventre est temps dâaimer, moi qui nâai rien compris au rĂšgne des distances, que dire au vent qui nous dĂ©membre, Ă la peur qui nous tranche la tĂȘte ? Tout homme endormi est une Ă©tĂ© cette image trouĂ©e de mille angoisses qui saignait de mĂ©moire ? Ă mort plus nourriciĂšre que le feu, sâil nây a quâun conteur sans histoire et le chien bleu des songes, alors je ne dĂ©pends que de la un bruit de corps froissĂ© envahit le dĂ©sert ; il sâagit dâun matin qui mâĂ©chappe des doigts, avec des cris de toutes les couleurs. Les villes se peignent de survivons jusquâĂ en rire, jusquâau regard fixe entre parole et temps long se repose. 22Dans ses poĂšmes suivants, la mer apparaĂźt comme lâorigine de toute vie et, partant, rĂ©ponse de vie Ă la mort, elle assure le renouveau jusquâĂ la rĂ©surrection inclusivement Ă lâorigine il y eut un rĂȘveur de terreComme une goutte de pluie au soleilQuand lâhiver nâest plus tout Ă fait dire mon envie dâĂȘtreElle qui et simplement la mort ?Dois-je dire lâespace qui se tord les mainsDe nâavoir rien compris au rire de lâenfant ?âQuâon me donne un chemin et jâen ferais un mondeProfond comme une couleur une odeur un matinâ ;Ainsi parleraient la mer et ses peuplesĂ qui ne demande quâĂ croire ;Pourtant le ciel de peur existe Et le sol sous nos tĂȘtes espĂšre lâinterminable est tardif ce geste de colĂšreQui nous fait deux fois homme et plusieurs fois vivant. Reviendras-tu si je disais la terre est au bout de tes doigtsComme une branche calcinĂ©e et dĂ©jĂ refroidie ?Les oiseaux sont morts plusieurs fois Ă pic contre tes cheveux blondsIls avaient adoptĂ© la mer pour viceĂ cause des algues sonoresEt des pistes qui se dĂ©fontLentementTrop tard pour naĂźtre chaque instantĂ genoux devant des visages oĂč toute couleur est hostieComme une gorge prise au bĂ©tail qui dĂ©vore un rayon de soleilReviendras-tu si je disais la mer est au bout de tes doigts ? Jâai retenu la viePour que dure lâinstant sous le poids des mĂ©moiresJâai retenu la nuitPlus doucement quâune main de femmePlus longuement sans oublierContre des murs vivantsSur un Ă©troit chemin utile comme un arbrePour que le don de Mort recouvre les eaux suresJâai retenu la merLoin des cathĂ©drales dont elle se glorifieLoin de ces araignĂ©es qui tissent encore des vagues pour attirer la plageEt des rochers tordus oĂč sâen ira la vieJâai retenu la vieJâai retenu la merPour que reste le cri des oiseaux de lâorageCeux qui nâont plus rien dit depuis la grande attenteCeux qui prient chaque fois pour les morts en puissanceEt dĂ©tiennent la tour dâoĂč soufflent tous les ventsJâai retenu la merLa nuit est moins fĂ©roceQui permet au soleilUn temps de revenir. 23Ainsi, lâĂ©tude des poĂšmes les plus porteurs de sens, quels que soient les Ăąges et les cultures, montre que la mer, quâelle soit MĂ©diterranĂ©e ou OcĂ©ane, est le miroir oĂč lâhomme tente de percer les secrets de son Ăąme en quĂȘte de lui-mĂȘme, de lâorigine retrouvĂ©e et, ainsi, de la mort vaincue. La mer lâattire et le fait fuir de façon magnĂ©tique selon les Ă©motions qui le traversent. ArchĂ©type et Ă©mergence dâun genre 24Quâest-ce quâun archĂ©type ? Gilbert Durand utilise ce terme dans la lignĂ©e des Ă©tudes de Jung qui dĂ©finit lâarchĂ©type comme un concept se rapportant Ă une structure psychique. Un archĂ©type est, au sens Ă©tymologique, un modĂšle gĂ©nĂ©ral, une forme dâexpression donnĂ©e a priori », câest-Ă -dire une image primordiale » possĂ©dant un fort pouvoir de reprĂ©sentation qui ne fonctionne que par des caractĂ©ristiques intrinsĂšques et oĂč se trouve contenu un thĂšme universel, le tout exprimĂ© Ă travers les modĂšles Ă©lĂ©mentaires de reprĂ©sentation, qui procĂšdent de lâinconscient. Selon Jung, lâarchĂ©type organise et structure les processus psychiques de lâĂȘtre humain, Ă lâinstar de lâinstinct chez les animaux. Il sâagit dâimages mentales qui structurent lâinconscient collectif. 2 Gilbert Durand, Les Structures anthropologiques de lâimaginaire, op. cit., p. 19. 3 Ibid., p. 20. 25Dans Les structures anthropologiques de lâimaginaire introduction Ă lâarchĂ©typologie gĂ©nĂ©rale, Gilbert Durand explique que lâimage est porteuse de sens et que ce sens est Ă chercher dans le sens figurĂ©2, il approfondit la pensĂ©e de Jung en explicitant que toute pensĂ©e repose sur des images gĂ©nĂ©rales, les archĂ©types, schĂ©mas ou potentialitĂ©s fonctionnelles » qui façonnent inconsciemment la pensĂ©e », siĂšge de lâimagination oĂč sâhomogĂ©nĂ©ise la reprĂ©sentation3. Les archĂ©types, qui constituent les images primordiales, donnent corps aux schĂšmes. LâarchĂ©type est le lieu qui fournit une structure Ă lâidĂ©e, lâimage donnant naissance Ă lâidĂ©e. Le schĂšme de lâennui, par exemple, correspond au rĂ©flexe de lâenvie de lâailleurs dans toutes les acceptions du terme, dont la quĂȘte de lâorigine. Rencontrant le schĂšme de la peur de la mort, quelle que soit la forme que prend cette peur, il donne lâarchĂ©type de la mer. Le schĂšme de la rĂ©volte sous toutes ses formes correspond Ă la dynamique de la tempĂȘte et donne lâarchĂ©type de lâocĂ©an. 26Nous voyons bien ici que lâarchĂ©type nâest pas un symbole, car lâarchĂ©type est universel et Ă©chappe Ă toute ambivalence, de plus il nâest pas polyvalent et est associĂ© Ă un schĂšme de façon univoque. LâarchĂ©type est une des composantes qui structurent le mythe, rĂ©cit toujours vivant mais Ă la plasticitĂ© infinie, relatif Ă une Ă©poque donnĂ©e, lieu des questionnements les plus profonds des hommes. 27De cet archĂ©type Ă©merge un genre. La poĂ©sie mentionnant la MĂ©diterranĂ©e ou lâAtlantique fait Ă©merger un genre nouveau que lâon peut nommer poĂ©sie de la mer et de lâocĂ©an, ou poĂ©sie maritime si lâon englobe lâĂ©lĂ©ment marin Ă lâĂ©lĂ©ment ocĂ©anique. En effet, cette poĂ©sie correspond bien au concept de type catĂ©goriel qui dĂ©finit un genre littĂ©raire, elle rĂ©unit sous une forme et un fond commun un ensemble de poĂšmes. Elle appartient Ă un cadre qui correspond aux attentes du lecteur et Ă un modĂšle dâĂ©criture pour le poĂšte systĂšme dâĂ©nonciation, registres et thĂšmes convergents. 28La mer comme lâocĂ©an permettent lâexpression poĂ©tique des Ă©motions sentiment de la nature, amour, amitiĂ©, mĂ©lancolie, peur face Ă la mort, adoration religieuse, le lyrisme a Ă©tĂ© la premiĂšre expression humaine que lâon retrouve dans le mythe, les psaumes ou les premiĂšres odes. Dans cette expression primordiale dominent le vocabulaire affectif, les interrogations existentielles, les exclamations Ă©motionnelles, les invocations ; sa langue est celle des figures de style mĂ©taphores et personnification qui rĂ©vĂšlent en lâhomme sa quĂȘte de relation et, donc, dâharmonie avec le monde qui lâentoure et plus particuliĂšrement avec cette Ă©tendue dâeau dâoĂč il se dit provenir tant elle lui parle de lui. 29Ainsi sâaffiche le lien porteur de sens unissant mer MĂ©diterranĂ©e et ocĂ©an Atlantique qui tous deux participent de lâaspiration vers lâinconnu dans tout son potentiel fantasmatique, comme vers la sĂ©rĂ©nitĂ© du retour Ă lâunitĂ© originelle.
detroit reunissant l atlantique a la mediterranee